Des spécialistes de l’Afrique évoquent les chances de l’Algérie

Des spécialistes de l’Afrique évoquent les chances de l’Algérie

«Attention aux balles arrêtées !»

Menad : «Il faut se racheter contre la RCA»



A trois jours du match face à la République centrafricaine, on s’est approchés de trois personnes qui connaissent bien l’Afrique noire pour y avoir soit joué ou bien entraîné.

Nos trois spécialistes sont Djamel Menad, qui a dans ses jambes un nombre important sur les terrains du continent africain, Adel Amrouche, qui avait sous la main plusieurs sélections, dont celle du Burundi, et l’attaquant de l’USMB, Ezechiel, qui connaît la formation centrafricaine pour l’avoir déjà affrontée.

Amrouche met en garde les Verts

«Attention aux balles arrêtées !»

Abdelhak Benchikha s’apprête à diriger son premier match à la tête de la sélection algérienne à Bangui, quel conseil lui donneriez-vous, vous qui connaissez bien la République centrafrique avec le Burundi ?

Je n’ai aucun conseil particulier à lui donner. Je crois que Abdelhak est bien calé pour savoir comment gérer un match de ce genre. Il faut juste le soutenir, lui faire savoir qu’on est tous derrière lui.

C’est très important. Il est en train de débuter sur le banc des A, il a besoin de confiance mais aussi de temps pour s’acclimater à son environnement et mettre ses idées en application.

Vous avez eu tout le loisir d’apprécier la valeur de cette formation de Centrafrique, de quoi devrait-on se méfier ?

Des balles arrêtées. C’est incontestablement le point fort de cette équipe. Ils ont des joueurs explosifs qui ont de surcroît un bon timing. Nos joueurs devraient donc faire preuve de beaucoup de vigilance dans les situations standard. Jouer l’Algérie constitue un événement pour la Centrafrique. Il faut s’attendre à ce qu’il y ait de l’engouement, de la pression.

C’est pour cela qu’il ne faut pas reculer beaucoup. C’est important de gagner la bataille du milieu. Si on est tranquille à ce niveau, c’est déjà ça. Après, c’est un adversaire qu’on peut avoir à l’usure. Il s’impatiente au bout d’une demi-heure.

Ils s’affolent, cèdent à la pression de leur public. Il faut jouer sur ça. Etre costaud mentalement. Abdelhak a cette qualité. Ses joueurs aussi. Ça devrait, enfin je l’espère, bien se passer.

Quelle serait la meilleure organisation tactique à appliquer dans ce genre de match ?

L’organisation n’est pas plus importante que l’animation. Peu importe l’organisation qu’on met en place, l’essentiel est de bien occuper le terrain. Il faut chercher la supériorité numérique que l’on soit en possession du ballon ou non. On ne doit surtout pas reculer très bas. La Centrafrique est une équipe très agressive ; si on concède trop d’espaces, elle s’en servira.

Personnellement, vous jouerez la Côte d’Ivoire, comment préparez-vous un tel rendez-vous ?

Avec un plaisir certain. J’aime beaucoup ce genre de matches. Non, j’en raffole ! (rires). C’est un match que nous abordons avec l’intention de le gagner et on s’y prépare en conséquence. Les garons sont très motivés. Il y a de l’envie, je la sens…

Ezechiel parle de la République centrafricaine

«Votre Equipe nationale doit bien gérer le début de la rencontre»

Avant toute chose, quelles sont les nouvelles ?

Elles sont excellentes et vous m’appelez au moment où je dois rejoindre mes coéquipiers pour une séance d’entraînement. Nous aurons à affronter le Malawi pour le compte des éliminatoires de la CAN 2012.

C’est juste pour vous demander de nous parler de l’équipe de la RCA que vous connaissez assez bien…

N’attendez pas de moi de vous donner des renseignements car je n’ai que des amis dans cette sélection. La RCA étant un pays voisin.

Avez-vous eu l’occasion de jouer contre cette équipe ?

A trois reprises, mais jamais à Bangui. Ce fut en 2007 pour le compte des éliminatoires de la CAN. Ensuite en 2009 en amical et tout dernièrement lors du tournoi de la CEMAC au Gabon. Les Centrafricains nous ont battus en match de classement (3-2).

Qu’avez-vous à dire au sujet de cette équipe ?

Tout dernièrement au Congo, nous avons joué contre une équipe de locaux. C’est l’ossature de l’équipe. Cette sélection a fait d’énormes progrès depuis deux ans. Elle est bien organisée et possède de bons attaquants.

Quels sont ses points faibles ?

Joker… je ne répondrai pas à votre question.

L’équipe d’Algérie a-t-elle des chances de réussir un bon résultat à Bangui ?

Je peux vous assurer d’une chose, c’est que le stade Boganda sera plein à craquer.

Les Centrafricains adorent le football et leur équipe nationale. Les joueurs sont considérés comme des héros après le nul réalisé au Maroc.

Maintenant pour ce qui est du résultat final, vos joueurs peuvent réaliser une belle performance s’ils savent gérer la pression qui sera exercée sur eux et surtout le début de la rencontre.

Expliquez-vous ?

Il faut bien interpréter mes propos. L’ambiance sera très chaude, mais dans la plus grande correction. Les gens de cette région de l’Afrique sont très hospitaliers.

Peut-on vous demander un pronostic ?

C’est un match très serré et comme je n’ai que des amis en Algérie et en RCA, je ne vous donnerai aucun pronostic.

Menad : «Il faut se racheter contre la RCA»

Nous avons sollicité, hier, l’emblématique joueur de la JSK des années 90, Djamel Menad, pour nous parler de la prochaine rencontre qui attend les Verts le 10 octobre contre la République centrafricaine.

D’après le meilleur buteur de la Coupe d’Afrique de 1990, l’Equipe nationale pourrait se racheter de l’échec concédé à domicile face à la Tanzanie le mois dernier, en réalisant un bon résultat à Bangui. En premier lieu, l’entraîneur de la JSMB nous déclarera : «Il faut viser haut pour atteindre l’objectif.

L’Equipe nationale doit remporter les trois points de ce deuxième match des éliminatoires pour se racheter du match nul enregistré à domicile. Logiquement, l’Algérie peut battre la République centrafricaine même chez elle. Il ne faut pas oublier que durant ces deux dernières années, on a atteint un certain niveau. Cela veut dire que ce n’est pas la Centrafrique qui va nous stopper.»

«Seul inconvénient, le manque de compétition»

Par ailleurs, la seule inquiétude que Menad a affichée, c’est le manque de compétition des camarades de M’bolhi qui ne sont pas réguliers avec leurs clubs respectifs : «Je ne peux rien vous dire sur le schéma tactique qui sera adopté par Benchikha le jour de la rencontre. Toutefois, la seule inquiétude réside dans le manque de compétition de nos internationaux. Ces derniers ne sont pas réguliers avec leurs équipes.»

«Si la Centrafrique rejoue contre le Maroc, elle ne gagnera pas»

Concernant le match nul que la République centrafricaine a enregistré le mois dernier contre l’équipe nationale du Maroc, Menad a tenu à nous dire : «A mon avis, la République centrafricaine était chanceuse lors de son premier match contre le Maroc. Je suis certain que s’ils rejouent la partie, ils ne l’emporteront jamais.»