La rencontre, dont la tenue était prévue pour la fin de ce mois, a toutes les chances d’être reportée de quelques semaines afin de permettre aux nouveaux ministres,désignés ce mercredi par le président Bouteflika,de s’y préparer.
Finalement, la prochaine tripartite, qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, a toutes les chances de se terminer en queue de poisson. Du moins en ce qui concerne l’amélioration du pouvoir d’achat. Une source proche de la Centrale UGTA, en effet, nous a indiqué hier qu’ «il ne sera pas question de discuter de l’amélioration du pouvoir d’achat».
En d’autres termes, il ne sera pas question de revoir à la hausse un SNMG (salaire national minimum garanti) qui stagne à 18 000 dinars depuis plusieurs années alors que toutes les études indiquent que les besoins vitaux d’une famille moyenne algérienne sont de l’ordre de 50 000 dinars mensuellement.
Il ne sera pas non plus question d’amender, et encore moins, d’abroger ce fameux article 87-bis de la loi 90-11 relative aux relations de travail.
Notre source précise à ce sujet que « les pouvoirs publics préfèrent s’accorder un plus grand temps de préparation et de réflexion car une brusque abrogation de cet article, qui impose l’ensemble des primes, risque de causer un manque à gagner au trésor public de plusieurs dizaines de milliards de dinars par an».
Ce délai paraît être d’autant plus nécessaire que le patronat, toutes organisations confondues, refuse catégoriquement de mettre la main à la poche. Bien au contraire, d’ailleurs, cette tripartite a toutes les chances d’être quasi exclusivement consacrée à celui-ci puisqu’il y sera avant tout question de la relance industrielle.
Si l’ensemble de ces orientations venaient à être retenues, d’ailleurs, il est à se demander si les syndicats dits autonomes seront vraiment présents au rendez-vous. Ces derniers, en effet, ont toujours été «empêchés» d’investir le champ économique. Ils ne sont présents en force que dans les secteurs administratifs et étatiques comme la santé, l’éducation, les collectivités locales, l’enseignement supérieur et, depuis peu, Algérie Poste.
Ainsi, si le débat ne devait porter que sur la relance industrielle, les représentants de ces syndicats sectoriels auraient l’air d’éléphants dans un magasin de porcelaine. Non seulement ils ne devraient pas avoir d’avis à donner, mais en plus ils pourraient perturber les discussions en insistant pour remettre sur le tapis la problématique du pouvoir d’achat en Algérie.
Il est même possible, d’ailleurs, que cette rencontre soit reportée sine die puisque le départ de Chérif Rahmani du département de l’Industrie, au sein duquel il était en train d’accomplir un travail titanesque, risque de remettre en cause son plan de relance.
Son remplaçant, Amara Benyounes, qui n’a pas trop « brillé » à la tête de tous les départements ministériels qu’il a déjà eu à occuper, peut décider de ne pas déroger à cette règle qui veut que chaque nouveau responsable fasse table rase de tout ce qu’avait fait son prédécesseur.
Wassim Benrabah