« Des sociétés publiques ont bénéficié de crédits auprès de Khalifa ! »

« Des sociétés publiques ont bénéficié de crédits auprès de Khalifa ! »

« Ce qui se passe à la Sonatrach est pire que ce qui s’est passé dans l’affaire de Khalifa banque. J’ai financé plusieurs projets de l’Etat algérien dont le nouveau siège du ministère des Finances.

J’ai accordé un crédit bancaire à la SNVI de Rouiba. J’ai également transporté des voitures de hautes gammes que la Présidence a achetées elle-même. Toutes les sociétés publiques ont bénéficié de crédits bancaires auprès de Khalifa Banque ».

« J’ai sponsorisé plusieurs clubs sportifs après avoir conclu un contrat avec la FAF. Parmi les équipes qui ont bénéficié de subventions figurent, entre autre, le NA Hussein Dey et la JS Kabylie. Ce dernier club a bénéficié de 25 véhicules de marque Peugeot 307 juste après que l’équipe décrochent la coupe d’Afrique en 2001-2002 « .

Voilà quelques extraits des déclarations faites avant – hier par Abdelmoumen Rafik Khalifa, le principal accusé dans l’affaire proprement dite « caisse nationale de Khalifa Bank ».

Les auditions tant attendues lors de ce quatrième jour n’étaient pas riches ni en questions des membres du tribunal criminel (président Antar Menouar-procureur général Zerg El Ras Mohamed) ni en interventions des avocats de la défense, ni celles des parties civiles.

Le juge en charge du dossier a entamé son audition en interrogeant Abdelmoumene Rafik Khalifa Est-ce que c’est vrai que Meziane Ali, l’ancien SG adjoint de l’UGTA, après avoir déposé plus de 8,5 milliards de dinars des fonds de l’UGTA a bénéficié de trois voyages à l’étranger la compagnie de Khalifa Air Ways ?

L’ex-golden boy a affirmé que : « Les incidents de paiement n’ont jamais eu lieu jusqu’au jour où j’ai quitté le territoire national pour m’installer en Grande Bretagne ! « .

Le président l’interrompt : « Vous n’êtes pas sorti en tant qu’homme d’affaires. Vous n’avez pas quitté le pays mais vous avez pris la fuite ! « Non ! Non ! Je suis rentré le plus normalement du monde car je ne faisais pas l’objet d’un mandat d’arrêt !. Dans le même contexte, Khalifa Abdelmoumene a tenu souligner : « Les services de sécurité britanniques m’ont apporté une convocation et m’ont informé qu’en cas où les autorités algériennes lanceront un mandat d’arrêt, ils m’arrêteront et me livreront à elles ! « .

Quelques temps plus tard, il a indiqué : « La justice française m’a entendu en qualité de témoin sur le blanchiment d’argent ! « .

A la question de savoir si le directeur général de la société Alimunium Hussein Dey, Dahmane Noureddine avait bénéficié de deux billets d’avion gratuits à Lyon, après avoir accepté de déposer les fonds de son entreprise. L’inculpé : « Oui, monsieur le président, c’est un client de la banque ! ».

« 97 milliards de dinars à Khalifa Bank »

Quelle est la somme exacte que vous avez laissée dans la caisse principale de Khalifa Bank ? demande le président. « J’ai laissé 97 milliards de dinars dans la caisse principale de la banque ! », répond Khalifa.

La préparation du budget allant de 1998-2000 était catastrophique. Les experts et commissaires aux comptes ont trouvé beaucoup de difficultés pour établir leurs rapports. Les dix inspections effectuées étaient négatives, coupe le président

Et Khalifa de répliquer : « Khalifa Bank n’était pas en état de faillite ! ».

« Raouraoua ne sert à rien »

Interrogé à propos du financement des clubs algériens, Abdelmoumene Khalifa a répondu : « Je voulais porter aide et assistance aux clubs. J’ai donné 9 milliards de dinars au NAHD. J’ai chargé Maâmar Djebbour qui connait bien le monde footballistique de se déplacer au Mali, qui s’apprêtait d’organiser la coupe d’Afrique, en 2002 »

Dans le même contexte, Khalifa a déclaré : « J’ai mis à la disposition du pays organisateur 40 avions dont 4 ont été payés pour le transport des joueurs notamment maliens. L’actuel président de la FAF, Mohamed Raouraoua ne sert à rien ! Nous avons soutenu le Mali pour recevoir en guise de reconnaissance une trahison ! Ces derniers ont opté pour le Gabon et saboté l’Algérie !

J’ai été reçu par le président malien Alpha Omar Konaré qui m’a parlé beaucoup plus de Marseille que de son pays, le Mali ! « . Est-ce que vous avez donné l’ordre à Chachoua d’hypothéquer la villa de Cannes ? Interroge le président. « Oui, je lui ai donné l’ordre de l’hypothéquer mais le tribunal de Cannes a refusé la demande. Il a précisé par ailleurs qu’il a « transféré 33 millions d’euros du compte de Khalifa Air Ways au notaire Suisse ! ».

Khalifa a financé « Body guard » de Adel Imam

Khalifa a en outre a reconnu que : « C’est le ministère de la Culture qui a financé la pièce théâtrale de « Body guard du célèbre comédien égyptien Adel Imam, par le biais de Khalifa Bank ! ».

Prenant la parole pour auditionner Khalifa Abdelmoumene, le procureur général a clamé haut et fort à la direction du mis en cause « Tout a commencé lorsque des lettres anonymes sont parvenues aux services de la brigade économique faisant état de cas de malversation au sein du groupe Khalifa Bank, expliquez-nous.

Khalifa d’un ton serein répond : « A ma connaissance, la justice ne prend pas en considération ce genre de documents ! «

« Pouvez-vous nous dire si c’est vrai que votre famille détient la majorité des actions au niveau de toutes les sociétés au nom de Khalifa ? coupe le président. »

« Absolument ! Ma famille détient les 07 actions notamment au sein de Khalifa Airways et Khalifa et Khalifa Bank ! «

« Donc, si j’ai bien saisi, il s’agit de sociétés familiales » ! rétorque le procureur

Khalifa, dites-nous si vous vous êtes rendu dans le bureau de Me Rahal Omar et signé le contrat relatif à la création de Khalifa Bank ? » questionne, le procureur Et à Khalifa de répondre : « Oui ! Je me suis rendu et j’ai même signé le dit document, monsieur le procureur ! «

Il est vite interrompu par le représentant du parquet général : « M. Khalifa, tout au long de votre audition lors du premier jour du procès vous avez nié s’être rendu dans le bureau du notaire. Vous avez également déclaré que vous n’aviez jamais mis les pieds chez lui car il se chargeait de vous ramener les papiers jusqu’à la maison ! ».

Il convient de signaler que l’audience de jeudi dernier a été suspendue à maintes reprises par le président du tribunal criminel de Blida qui a eu beaucoup de difficultés à gérer les débats, suite aux interventions des avocats de la défense et des parties civiles.

Par ailleurs, le document exhibé par Me Bourayou Khaled relatif à l’audition de l’ex-patron de la caisse principale de Khalifa Bank, par les services de sécurité en 2004, a suscité l’ire de l’avocat de la défense en l’occurrence Me Lazher : « Je ne comprends pas comment Me Bourayou présente un document qui concerne l’audition de mon client à l’étranger et non en Algérie ! Ledit document ne doit pas être pris en considération car il est nul est non avenu ! « .

Les auditions des inculpés se poursuivront demain par le président du tribunal criminel de Blida, quant aux chefs d’inculpation retenus contre eux par la chambre d’accusation de la cour de Blida, entre autre création d’association de malfaiteurs, vol qualifié, usage de faux et complicité dans le détournement de deniers publics. Le procès s’est ouvert lundi dernier devant le tribunal criminel de Blida, sous haute surveillance, et dans de bonnes conditions notamment organisationnelles.