Le Conseil de la nation a entamé hier les débats autour du projet de la loi de finances 2013, présenté par le ministre des Finances, Karim Djoudi, en l’absence d’un grand nombre de sénateurs et même des membres du gouvernement qui sont concernés par les interventions des membres de la chambre haute du Parlement puisqu’il s’agit d’une loi qui touche pratiquement tous les secteurs.
Les membres du gouvernement présents hier à la plénière du Conseil de la nation n’ont pas dépassé trois ministres en plus de l’argentier du pays alors que le nombre de sénateurs était très faible par rapport à la composante du Sénat.
Cette culture d’absentéisme n’est pas nouvelle au niveau des deux chambres du Parlement, car à plusieurs reprises des sessions du vote de projet de loi ont été reportées à cause de l’absence du quorum. Cependant, cette fois-ci l’absence des ministres et des députés serait en relation avec la campagne électorale en faveur des élections locales prévues pour le 29 novembre.
Ainsi, plusieurs directions de partis en lice pour le prochain scrutin et en particulier les partis siégeant au Conseil de la nation ont mobilisé leurs sénateurs pour participer à la campagne électorale en faveur de leurs formations politiques.
Il est à souligner sur ce point que les enjeux des élections locales ne se limitent pas à siéger dans les Assemblées communales et les Assemblées de wilaya mais il s’agit aussi de renouvellement de la composante du Conseil de la nation attendu pour le mois de décembre prochain.
Dans ce cadre, des sénateurs se sont portés candidats dans des listes de quelques partis mais ces candidatures ont été rejetées. A ce propos , le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, avait déclaré le 15 octobre dernier que les sénateurs dont le mandant est encore en cours n’ont pas le droit de se porter candidats aux élections locales du 29 novembre.
«Que les choses soient claires, les membres du Conseil de la nation qui sont en exercice ne peuvent pas briguer un mandat lors des prochaines élections locales», a-t-il insisté devant les sénateurs en précisant que «de toute façon, leurs candidatures seront rejetées au niveau du ministère de l’intérieur au moment de l’examen des dossiers ».
Cela étant, le ministre de l’intérieur a expliqué que «sur les huit sénateurs qui avaient l’intention de présenter leurs candidatures aux locales du 29 novembre, cinq ont déjà retiré leurs candidatures». En fait, il n’en reste que trois et la justice tranchera sur leurs cas.
Ceci n’a pas empêché des partis comme le FLN d’instruire ses parlementaires de participer à la campagne électorale qui arrivera à sa fin dans quelques jours. Il est à préciser que le Conseil compte 144 membres dont, 96 élus au scrutin indirect et secret (2/3) et 48 désignés par le Président de la République (1/3).
Il y a 48 circonscriptions binominales (2 sièges) correspondant aux wilayas (préfectures) du pays. L’élection se fait au scrutin majoritaire par et parmi un collège électoral composé d’élus des Assemblées populaires de wilaya et des Assemblées populaires communales (l’effectif total du collège électoral est de 15 000 membres).
Chaque siège est pourvu en un tour de scrutin si un candidat obtient la majorité absolue des voix, sinon un deuxième tour est organisé entre les deux candidats arrivés en tête. Pour être éligible il faut être, membre des Assemblées populaires de wilaya et des Assemblées populaires communales et âgé d’au moins 40 ans.
Pour rappel, les précédentes sénatoriales, dans le cadre de renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation, ont été remportée par le FLN avec 22 sièges suivi du RND, avec 20 sièges.
En plus des sénateurs, les ministres des partis siégeant au gouvernement sont aussi mobilisés par leurs partis dans le cadre de la campagne électorale, en plus des leaders des formations politiques qui siègent dans l’Exécutif. Il s’agit respectivement des ministres Amara Benyounès, Mohand Saïd et Belkacem Sahli.
N.C.