En général, il faut une demi-journée pour ravitailler les stations-service de la ville et une journée entière pour se rendre dans des localités comme Aïn Turck. D’ailleurs, Boukhari indique à ce propos que les gérants libres ont proposé aux autorités de la wilaya que la distribution des carburants se fasse en nocturne mais qu’aucune réponse ne leur est parvenue.
La tension sur le carburant n’a jamais été réellement surmontée et une grave crise se profile à l’horizon si des mesures énergiques ne sont pas prises dans les plus brefs délais.
C’est ce qu’affirme M. Boukhari, responsable de l’Union nationale des investisseurs et propriétaires de relais et stations-service (Uniprest) pour l’Ouest, en s’étonnant des assurances du directeur général de Naftal qui déclarait récemment dans les médias que les produits pétroliers étaient disponibles, qu’il n’y avait aucun problème dans la distribution et que les citoyens n’avaient aucune raison de se précipiter vers les stations- service :
«Faux, rétorque notre interlocuteur en pointant le doigt en direction des pompes de sa station. Nous ne disposons plus d’essence (super et sans plomb), nous ne distribuons que du gasoil. En attendant, les automobilistes doivent faire le tour de toutes les stations ou prendre leur mal en patience.»
Cette tension n’est pas propre à Oran puisque des coupures sont signalées un peu partout en Oranie : «Des collègues de Sidi Bel- Abbès et Mostaganem m’ont saisi d’une rupture de produits pétroliers et je m’attends à recevoir pareils échos des autres wilayas.» Pour le responsable del’Uniprest en Oranie, les problèmes majeurs auxquels sont confrontés les gérants libres s’articulent autour de la mauvaise distribution et de l’insuffisance du stockage des produits pétroliers :
«Il faut rapidement renforcer les moyens de transport et augmenter les capacités de stockage à l’Ouest parce que nous n’arrivons plus à satisfaire les besoins des automobilistes, encore moins à constituer une réserve de sécurité pour les mauvais jours», affirme-t-il en soulignant l’impossibilité de prendre en charge la demande avec seulement deux camions de produits pétroliers tous les trois jours (un camion gasoil et un autre de produits multiples) et un seul dépôt pour toute la région ouest (celui de Petit Lac, à Oran), seule la wilaya de Tlemcen était fournie par pipeline : «Et ce qui n’arrange rien pour la wilaya d’Oran, les multiples travaux qui rendent la circulation effroyable.
En général, il faut une demi-journée pour ravitailler les stations-service de la ville et une journée entière pour se rendre dans des localités comme Aïn Turck». D’ailleurs, Boukhari indique à ce propos que les gérants libres ont proposé aux autorités de la wilaya que la distribution des carburants se fasse en nocturne mais qu’aucune réponse ne leur est parvenue.
LA GRÈVE EST MAINTENUE
Au sujet de la menace de grève brandie il y a quelques jours par la Coordination nationale des stations-service (regroupant Uniprest et la Fédération nationale des exploitants libres de stations-service, Fnelss), notre interlocuteur assure que l’idée est maintenue mais que des négociations sont en cours avec le ministère de l’Intérieur pour un éventuel report au-delà du 10 mai :
«Si notre revendication de l’augmentation de la marge bénéficiaire n’est pas satisfaite, il est certain que nous recourrons à la grève», continue-t-il en rappelant que la marge qui a été fixée en 2005 (1,25 pour le gasoil et 1,50 pour l’essence) est toujours en cours en dépit de la hausse de toutes les charges qui pèsent sur les stations-services :
«Les salaires des ouvriers ont été augmentés, les autres différentes charges aussi et, plus généralement, le coût de la vie s’est envolé. Notre demande (une marge autour de 2,50 ou 3 DA) est plus que justifiée pour parvenir à gérer convenablement une station».
La grève, si elle est maintenue, risque de paralyser 1 800 stations-services et mettre en péril quelques 30 000 ouvriers dans un contexte socioéconomique extrêmement compliqué.
S. O.A