Les habitants des hameaux se préparent à se cloîtrer chez eux, coupés et oubliés du monde extérieur.
La vague de froid qui s’est abattue sur l’ensemble du pays et les fortes intempéries, n’ont pas été sans occasionner de nom-breux dégâts. Dans un point de situation sur le réseau routier, le commandement de la Gendarmerie nationale a indiqué qu’hier, plusieurs routes, notamment les grands axes, ont été coupées à la circulation routière pour cause d’amoncellement de neige dans six wilayas du pays.
Il s’agit de Blida dont la RN37, reliant les communes de Blida et Chréa au point kilométrique 7, et le CW49 entre Chréa et Douar Tabianet au lieudit Mirador, dans la commune de Chréa, ont été coupées. A Bouira, la RN15, reliant les communes de Chorfa et Aïn El Hammam à Tizi Ouzou, au col de Tirourda dans la commune d’Aghbalou, la RN n°30, reliant Bouira et Tizi Ouzou à Tizi N’kouilel dans la commune de Saharidj ainsi que la RN 33, reliant Bouira et Tizi Ouzou au lieu-dit Tikjda, ont également été fermées.
Concernant la wilaya de Aïn Defla, le CW25, reliant les communes de Bathia et El Hassania, à hauteur du cimetière des Martyrs, était coupé à la circulation. A Tissemsilt, le CW34, reliant les communes de Melaâb et Ramka (Relizane) à la sortie nord de la localité d’El Melaâb, d’une distance de 15km, était fermé à la circulation. Pour ce qui est de la wilaya de Sétif, la Gendarmerie nationale précise que la RN76 reliant les wilayas de Sétif et Bordj Bou Arréridj, entre les deux points kilométriques 50 et 56, était également fermée. Dans la wilaya de Skikda, c’est le CW132, reliant les communes d’Oued Z’hor et Ouled Attia, au lieudit Tarès qui a été coupé à la circulation. Au moment où nous mettons sous presse, ces axes sont encore coupés au trafic routier.
Des accidents de la circulation peuvent se produire également, vu l’état déplorable des routes ainsi que les glissements de terrains signalés ici et là. Ainsi donc, l’hiver qui a tardé à «montrer le bout du nez» cette année, s’annonce, d’ores et déjà, des plus rigoureux.
Des bourgades entières sont isolées du reste du pays du fait de ces coupures et leurs populations vivent cette saison comme un véritable calvaire, confrontées à l’enclavement. Elles ont pris l’habitude de faire le plein en matière de produits alimentaires et ce dès l’arrivée des premières pluies.
Le cas échéant, elles se verraient mourir de faim, notamment lorsque la neige s’y installe. En plus de l’état délabré des chaumières qu’elles occupent, les populations des régions enclavées n’étant pas connectées au gaz de ville, se retrouvent confrontées à un autre casse-tête. Il s’agit des bonbonnes de gaz.
Ces dernières deviennent, en pareille période, une denrée rare. En outre, au vu de son indisponibilité et de sa nécessité, la spéculation va bon train.
Cédée à 180 DA l’unité, son prix peut atteindre en cette période 800 DA. C’est pourquoi nombreux sont ceux qui se sont rabattus sur le bois ou le traditionnel kanoun. Mais là encore, d’autres dangers les guettent, à commencer par le risque d’incendie.
Combien de masures ont été réduites en cendres après qu’un incendie s’est déclaré? Aussi, le gaz que dégagent ces réchauds de fortune ou plutôt de l’infortune, sont très nocifs pour la santé. Nombreux sont morts asphyxiés.
Quant à d’autres, ils n’ont pas tardé à développer différentes maladies, notamment des allergies. Et dire que l’Algérie est le quatrième producteur de gaz!
Meriam SADAT