La situation a connu une nouvelle dégradation à Ghardaïa, entrainant malheureusement d’autres morts (deux) et d’autres actes de vandalisme. Et cela face à un Etat qui donne l’impression d’être totalement dépassé. Cette nouvelle escalade a poussé des représentants de la communauté mozabite d’Alger à organiser un rassemblement pacifique devant la maison de la presse Tahar Djaout.
Les centaines de personnes alignées de l’autre côté du trottoir ont lancé un appel à l’armée pour intervenir et mettre un terme au drame qui se joue depuis des mois dans cette wilaya. « Cela dure depuis des mois et on ne comprend pas que l’Etat avec toute sa puissance soit incapable de mettre un terme à cette violence », s’émeut un des manifestants en se posant des questions. « l’Etat est-il impuissant ? » « Y a t-il volonté d’entretenir la tension ? », « Cherche t-on le pourrissement et pour quels desseins ?».
Autant de questions que se posent les manifestants sans être incapables d’apporter des réponses. Mais tous sont d’accord sur une vérité : « ce n’est pas un problème communautaire entre les berbères et les arabes, puisque nous vivons depuis des siècles dans le respect et la tolérance, mais un problème entre notre communauté et des trafiquants de drogue ».
Les auteurs de la manifestation sont en revanche remontés contre les représentants des forces de sécurité, tous corps confondus. « Les auteurs des actes de violence circulent sous les yeux de la police et de la gendarmerie en toute impunité », dénonce t-on en se demandant « ou est Seif el Hadjadj promis par le ministre de l’intérieur lors de sa dernière visite à Ghardaia ?».
Les manifestant se disent également « profondément touchés dans leur âme par la profanation des cimetières et des lieux de culte , dans l’indifférence du ministère des affaires religieuses et du ministère de la culture ». Face à la persistance du drame on n’hésite plus à faire des comparaisons. Pour les manifestants, c’est le remake du drame Rwandais entre Hutus et Tutsis qui est entrain de se jouer à Ghardaia.