Les choses s’aggravent encore au Mali : de violents combats ont opposé, dans l’après-midi d’avant-hier, l’armée malienne à un groupe terroriste supposé appartenir à Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI).
L es affrontements ont eu lieu près de la ville de Mopti dans le Nord du Mali, présentée comme ligne de démarcation. Plusieurs unités islamistes ont pris place sur une ligne, au sud de Tombouctou, dans une zone où est déployée l’armée malienne.
Ce face-à-face qui s’est poursuivi jusqu’en début de soirée de ce lundi et dont aucun bilan n’a filtré, inquiète fortement les autorités maliennes, ainsi que la communauté internationale.
L’information, rapportée par des sites maliens et mauritaniens, précise que les terroristes se seraient attaqués à une unité de l’armée malienne déployée à Sévaré, une localité située sur la route vers Mopti dont l’objectif des assaillants est de contrôler l’aéroport situé à une vingtaine de kilomètres des lieux, théâtre de combats.
Les islamistes d’AQMI projetteraient de repousser l’armée malienne loin de cet aéroport qui pourrait servir de base aux forces africaines en cas d’intervention militaire dans le Nord du Mali. Ainsi, l’annonce d’une intervention militaire, à elle seule, a suffi pour mettre la région en péril et mettre du feu aux poudres.
Pour se prémunir contre cette probable intervention, Aqmi épaulée par d’autres groupes à l’instar du Mujao et de Boco haram, tente d’envahir le Sud du Mali en direction duquel, des convois de pick-up transportant des groupes islamistes fortement armés se sont dirigés.
Ces derniers ont été repérés non loin des positions tenues par le Gouvernement malien. En effet, des colonnes sont signalées dans la région de Mopti, à environ 500 kilomètres au nord-est de Bamako.
« Les insurgés avancent et ont été repérés en plusieurs endroits (…) Nous les attendons. S’ils nous attaquent, nous riposterons », indique un responsable militaire malien. Les islamistes auraient atteint la zone de Bourei, à 25 kilomètres du dernier poste tenu par les forces maliennes. Par ailleurs, le groupe Ansar Eddine a demandé ce lundi le report de la rencontre de dialogue prévue jeudi.
Iyad Ag Ghaly, chef du même groupe a demandé dans une lettre adressée à Blaise Compaoré, président du Burkina Faso et médiateur dans le dossier malien, de repousser ces discussions pour le 18 janvier prochain sans préciser les motifs de cette requête. Néanmoins, certaines sources médiatiques proches des partisans de l’intervention militaire étrangère, ont attribué l’attaque d’AQMI contre l’armée malienne aux éléments d’Ansar Eddine.
Tout porte à croire que cette accusation est une manoeuvre délibérée visant à presser la communauté internationale, à leur tête l’Onu, de procéder au déploiement des forces ouest-africaines pour « nettoyer » le nord du Mali des groupes terroristes. Une option rejetée par Alger, les Etats-Unis d’Amérique, ainsi que par nombre de pays, mais défendue bec et angles par la France qui ne peut cependant réagir que sous les auspices de l’Onu.
La France, pour rappel, a de tout temps mené une offensive médiatique visant à discréditer Ansar Dine et Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla) en émettant des réserves quant à leur volonté de résoudre politiquement le conflit.
Le porte-parole d’Ansar Eddine, Sanda Ould Boumama, s’est contenté de dire : « Pour des raisons stratégiques, nous ne dirons pas où se trouvent nos combattants. Le gouvernement malien est responsable de ses propos, quels qu’ils soient, sur les mouvements des troupes ».
H. F.