Des produits exposés au soleil et à la poussière y sont commercialisés : Marché informe, source d’un danger réel !

Des produits exposés au soleil et à la poussière y sont commercialisés : Marché informe, source d’un danger réel !

Ce commerce illicite est favorisé par les fournisseurs, des grossistes et des fabricants, qui, ayant des doutes sur la qualité de leurs produits, écoulent leurs marchandises à travers ce circuit parallèle. L’Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) attire l’attention des autorités sur les dangers que provoque la vente des produits alimentaires sur le marché informel.

Cette organisation constate durant le mois de Ramadhan, qui coïncide avec la saison estivale, qu’une importante quantité de ces produits est vendue en plein air, tout en étant exposée au soleil et à la poussière.

Parmi cette marchandise, l’Union parle de produits emballés avec du plastic tels que les bouteilles de jus et de limonade, des tomates, du lait et dérivés, ou le pain, la viande, les œufs, les légumes secs, les épices, les composants et les ingrédients de gâteaux… étalés à même le sol sous les rayons solaires et une température dépassant les 30°. “Où sont les autorités ?” s’interroge Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l’Ugcaa au cours d’une conférence qu’il a animée hier au siège de l’organisation sous le thème “La vente de produits alimentaires sur le marché informel”. Tout le monde est responsable de cette infraction à grande échelle, déplore-t-il.

Ce commerce illicite est favorisé par les fournisseurs qui sont des grossistes et des fabricants, et des producteurs qui, ayant des doutes sur la qualité de leurs produits, écoulent leurs marchandises à travers ce circuit parallèle. Mauvaise qualité, date de péremption, contrefaçon… sont autant de motifs qui poussent ces opérateurs indélicats à opter pour le marché noire loin de tout cheminement officiel, contrôlé par les pouvoirs publics. D’où la nécessité de renforcer le contrôle au sein des approvisionneurs de ces espaces commerciaux interdits.

Ramadhan : 5 millions de quintaux de fruits et légumes et plus de 400 millions de baguettes vendus Les APC doivent être de ce fait sensibilisés car, comme l’explique M. Boulenouar, elles sont les premières concernées en ce qui concerne la préservation de la santé publique. Ce sont également les autorités locales qui connaissent le mieux ces points de vente réglementaires et informels. Elles doivent ainsi jouer leur rôle de supervision et d’inspection de ces lieux.

La responsabilité incombe aussi au consommateur qui, séduit par le niveau acceptable des prix, préfère faire ses achats dans ce type de marchés. “Le consommateur doit avoir néanmoins un minimum de culture de la consommation. Car, en cas d’intoxication alimentaire, il sera la première victime”, avoue le conférencier qui rappelle que plus de 80% des produits qui passent par le marché informels sont périmés et/ou contrefaits.

Quant à la vente du pain dans les rues et ruelles, l’intervenant évoque la complicité des boulangers qui choisissent de vendre leurs baguettes pour ces revendeurs à des prix plus élevés que si les commercialise aux citoyens, le prix étant subventionné par l’État.

Adhésion à l’OMC : l’Ugcaa soutient le gouvernement

M. Boulenouar dénonce, par ailleurs, les pressions que tente d’exercer sur l’Exécutif un groupe d’importateurs bénéficiaires du monopole dans le commerce extérieur, pour le dissuader à adhérer à cette organisation.

La transparence dans le commerce extérieur qu’exigera l’adhésion de l’Algérie à l’OMC n’arrange guère, faut-il le souligner, ces importateurs. La raison qu’ils avancent — la concurrence déloyale que subiront les produits locaux — ne tient pas la route, précise le porte-parole de l’Ugcaa. “Notre organisation encourage le gouvernement et le ministère du Commerce pour qu’ils accélèrent le processus d’accession à l’OMC”, affirme-t-il.

Cela sera bénéfique pour les entreprises algériennes qui seront désormais dans l’obligation de se mettre à niveau et proposer des produits en qualité et en quantités acceptables, voire concurrentiels.

Faisant le bilan de la première quinzaine du mois sacré, Boulenouar indique qu’il a été vendu 5 millions de quintaux de fruits et légumes et plus de 400 millions de baguettes de pain.