Des prix fous à la veille de l’Aïd, La vie trop chère pour les Algériens

Des prix fous à la veille de l’Aïd, La vie trop chère pour les Algériens
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Si nous parlons encore de la cherté de la vie et que la flambée de la mercuriale occupe une place permanente dans les colonnes de la presse, c’est que les citoyens sont effectivement frappés par des prix inconcevables et des services en-deçà des attentes.

Ce n’est pas incitant comme sujet dans les rédactions, mais il s’avère encore loin de traiter des thèmes qui n’ont pas de rapport avec la cherté de la vie et l’amère réalité du quotidien des Algériens. Un pays riche comme l’Algérie, qui en plus prête de l’argent au Fonds monétaire international (FMI), ne signifie nullement que les choses tournent rond et bien comme il se doit pour la majorité des Algériens. Si le chômage, la cherté de la vie, la crise du logement ou autres malaise socio-économique sont un mal nécessaire pour certains peuples cela ne peut, naturellement, pas être le cas pour ceux qui ont tous les ingrédients d’une vie digne de son nom.

Pourquoi donc cette précarité et ce mal-être algérien ? Si nous parlons encore de la cherté de la vie et que la flambée de la mercuriale occupe une place permanente dans les colonnes de la presse, c’est que les citoyens sont effectivement frappé par des prix inconcevables et des services en-deçà des attentes. Nous sommes à quelques jours de l’Aïd el Adha, et ce sont telles occasions et au-tres périodes de dépenses supplémentaires qui lèvent le voile sur ce mal-être et mettent à nu une gestion spectatrice de l’anarchie qui règne dans les marchés comme dans les institutions. Une tournée à travers quelques marchés algérois conduit au constat d’une nouvelle flambée, une de trop, qui n’a épargné aucun produit. Loin de la loi de l’offre et de la demande, les commerçants algériens n’ont font qu’à leur tête puisqu’il ne semble y avoir ni contrôle ni sanction. Une hausse oscillant de 30 à 50% est affichée dans la quasi-totalité des étals des fruits et légumes. Idem pour ceux des viandes rouges et blanches. Pour leur part, les prix des moutons ont pris une bonne envolée au point d’être boudés par les ménages qui n’ont d’autre choix que de boycotter le sacrifice ! Alors que l’offre de la quasi-totalité des aliments et produits ne pose pas problème et que la demande est aussi la même par rapport à d’autres saisons, les périodes des fêtes religieuses inspirent souvent les commerçants qui proposent de nouveaux tarifs en toute «démocratie». Evoquant ces changements soi-disant «occasionnels» des prix, les autorités concernées pointe du doigt les spéculateurs et on se demande vraiment si les départements de l’Agriculture et du Commerce sont effectivement dans l’incapacité d’étudier les prix et d’imposer leur stabilité, en équilibre avec le pouvoir d’achat des Algériens. À moins que le SNMG des fonctionnaires soit étudié pour n’être consacré qu’à la bouffe ? N’est-il pas encore temps de changer les préoccupations et de les orienter vers d’autres questions plus sérieuses pour que les Algériens se «libèrent» des sujets en rapport avec l’estomac. En attendant que les gouvernants relèvent les défis adéquats pour une vie meilleure et digne, les citoyens continueront à se plaindre des interminables flambées et de la précarité, et les autorités pointeront du doigt les spéculateurs.

Par Yasmine Ayadi