Des prémices se dessinent en Grèce, en Espagne, au Portugal… Après le «printemps arabe», un été européen ?

Des prémices se dessinent en Grèce, en Espagne, au Portugal… Après le «printemps arabe», un été européen ?

Le printemps arabe sera-t-il suivi d’un été européen ? Poser cette question revient à nous demander si l’ingrédient qui a mis le feu aux poudres en Tunisie pourrait exploser à la Puerta del Sol à Madrid et dans d’autres villes ibériques. Le problème de l’emploi des jeunes qui était l’un des premiers slogans tunisiens, est au cœur de la réalité européenne.

Depuis des années, les jeunes, même éduqués et diplômés, ne trouvent plus de travail dans la plupart des pays européens. Ils expriment un ras-le-bol face à l’égoïsme de leurs aînés. Des systèmes provisoires ont été mis en place pour organiser des formules contractuelles à court terme qui leur permettent de travailler. Les entreprises ont fait un usage abondant de cette formule qui les autorise à recruter sans obligation d’engagement à long terme. Il semblerait en effet que les statistiques soient désastreuses et que les entreprises se soient contentées de «consommer» une main-d’œuvre à court terme. La demande classique «Venez nous revoir lorsque vous aurez eu un premier emploi» est un déni : quelles sont les entreprises qui offrent ces premiers emplois de manière à envisager une carrière ? Au cours de cette semaine, cependant, quelques indications viennent encore alourdir le climat financier et pourraient provoquer une contagion orageuse. L’Espagne pourra-t-elle éviter un sauvetage douloureux face à ses problèmes politiques et sociaux ? Le gouvernement espagnol vient de subir un revers électoral sur la gestion de la crise et sort affaibli face à cette révolte. La raison est le déficit budgétaire, l’absence de croissance économique et de réformes indispensables. L’importance de la dette italienne dépasse cinq fois celle de la Grèce, avec 1 800 milliards d’euros. Une hausse des taux sur cette dette, résultant d’une méfiance des investisseurs, pourrait à elle seule provoquer une crise dont l’ampleur serait insupportable pour l’Europe qui n’a pas les moyens de soutenir l’Italie.

R. K.