Le mouvement jihadiste en pleine ascension, les groupes armés s’organisent de l’autre côté de la frontière algérienne et tentent de rallier Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).$
Rien ne va plus à la frontière terrestre algéro-tunisienne. Et pour cause, 16 nouveaux postes avancés des gardes-frontières, sept escadrons d’intervention et un autre escadron aérien ont été installés par le commandement de la Gendarmerie nationale qui, lors de la visite de son patron, le général-major, Ahmed Bousteïla, a renforcé les effectifs sur cette frontière, qui connaît, depuis quelques mois, une forte tension. En effet, des armes de guerre, des armes à point, des fusils de chasse et des munitions, sans compter près de 46 milliards de marchandises interceptés, le trafic d’armes, au bénéfice des réseaux de soutien transnationaux, transitent via la Tunisie et la Libye, pour atterrir entre les mains des vigilantes sentinelles aux frontières terrestres.
M. Bousteïla a interpellé ses troupes pour secouer le cocotier. Visiblement satisfait du travail accompli, il insistera sur l’efficacité et la rigueur dans la gestion des frontières, notamment le tracé algéro-tunisien à travers les anciens postes avancés, ceux installés et six autres à venir. D’ailleurs, pour une première, le CRGF (Commandement régional de gardes-frontières) ne dépendra plus du commandement régional de la GN, mais directement du groupement territorial afin d’assurer la gestion de proximité de cette frontière où des signes de menace sont perceptibles.
Ainsi, les wilayas d’El-Tarf, de Tébessa et de Souk-Ahras verront de nouvelles unités d’intervention afin de parer à toute tentative d’infiltration des groupes armés et des jihadistes ayant émergé au lendemain de la victoire des islamistes en Tunisie.
En ce sens, M. Bousteïla a renforcé le nombre de places pédagogiques à l’école des gendarmes auxiliaires de Medaourouche (1 800 stagiaires), relevant de Souk-Ahras, afin de subvenir aux besoins en matière de ressource humaine en constant déploiement. Dans le même registre, les travaux de réalisation d’un centre d’instruction ont également été lancés à Tébessa, sachant que cette wilaya est la plus touchée par la menace et la montée des lobbies de la contrebande directement affiliés aux réseaux du crime organisé, du
trafic d’armes et du blanchiment d’argent.
Ce centre sera inauguré en 2013 et accueillera les troupes chargées de la surveillance et du contrôle des frontières.
Renforcer la surveillance aérienne
Dans la même wilaya, les postes avancés d’El-Kouif et de Bekaria ont fait l’objet d’une visite d’inspection de M. Bousteïla, accompagné par le commandant des gardes-frontières, le général Tounsi, et plusieurs directeurs centraux au CGN.
À Souk-Ahras, en marge de la visite du poste d’Aïn Bouthabet, le patron de la GN a réuni tous les cadres pour marquer une halte. Là aussi, il a mis l’accent sur la nécessité d’un déploiement permanent des troupes, de l’intensification du contrôle et de la surveillance de la frontière algéro-tunisienne et le bon usage des moyens mis à la disposition des unités. Jamais le CGN n’a mis autant de moyens humains et matériels que ceux mobilisés pour la circonstance.
D’ailleurs, il a instruit ses élites à protéger les populations limitrophes aux frontières et à renforcer les patrouilles aériennes de jour comme de nuit. Le récent assassinat d’un gendarme et le démantèlement d’un réseau de jihadistes en Tunisie ont précipité les évènements à tel point que l’Algérie est cernée par toutes sortes de menaces terroristes et de réseaux criminels transfrontaliers.
F B