Des policiers manifestent en Tunisie

Des policiers manifestent en Tunisie
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En uniforme et en civil, les flics se considèrent comme victimes de l’ancien régime.

Longtemps considérés comme une machine de répression, les policiers tunisiens manifestent pour exprimer leur colère. Hier, ils étaient des dizaines de policiers à sortir dans la rue pour manifester contre l’ancien régime, a rapporté l’AFP.

Selon cette source, les policiers qui défilaient en civil et en uniforme, se considèrent comme des victimes de l’ancien régime et de la famille de l’épouse du président déchu, Zine El Abidine Ben Ali. «Nous sommes aussi les victimes de la bande des Trabelsi», scandaient les policiers-manifestants, dans la ville de Sidi Bouzid, principale ville d’où ont éclaté les premières émeutes, il y a cinq semaines

La sortie des policiers dans la rue pour protester a débuté dans l’après-midi du vendredi. Portant des brassards rouges, les policiers ont demandé la création d’un syndicat pour défendre leurs droits. Ils se disent être «des Tunisiens comme les autres» et qu’ils revendiquent leurs droits.

Dans leur contestation, les policiers s’en sont pris à l’actuel président par intérim, Foued Mebazaa.

Les flics qui manifestaient devant le siège du gouvernement ont réussi à bloquer, pour une certaine période, l’accès à la voiture du président tunisien de transition. Grâce à l’intervention de leurs collègues en service, les policiers en colère ont laissé le président Mebazaa rejoindre sa voiture.

Le groupe de policiers manifestants s’est joint à un autre groupe de protestataires, en majorité des employés de la mairie, pour réclamer de meilleures conditions de travail et le départ du gouvernement.

Dans ce pays, jamais un policier, sous le règne du président Ben Ali, n’avait cette opportunité de manifester ouvertement et publiquement sa colère et notamment, son hostilité envers le régime en place.

Les flics tunisiens ont profité, ainsi, du soulèvement de la société et le départ de l’ex-président pour s’aligner à la voix du peuple et protester contre la mal-vie.

Dans d’autres villes, les policiers se sont joints à la population pour manifester.

Selon les témoignages de la même source, les citoyens ne se sont pas montrés solidaires des policiers qu’ils considèrent toujours comme étant le meilleur mécanisme de répression de l’ancien régime.

La population a rappelé aux agent de l’Etat qu’ils sont impliqués dans le suicide des citoyens. A Tunis, des milliers de Tunisiens continuent de mettre la pression sur les dirigeants actuels pour dissoudre le gouvernement et surtout le «nettoyer des parasites de l’ancien régime».

Les manifestants ont occupé le centre-ville, avenue Habib Bourguiba, devant le siège du gouvernement, ou celui de l’Union générale des travailleurs tunisiens (Ugtt), la centrale syndicale. Comme annoncé par le gouvernement, la reprise des classes reprendra à partir de ce mardi.

Tahar FATTANI