Après une bataille juridique de près de six ans, l’ex-inspecteur général de la justice, Ali Badaoui, comparaîtra aujourd’hui devant la chambre d’accusation de la cour d’Alger, et ce, suivant une plainte déposée par le juge Abdallah Haboul en mai 2012.
Finalement, la chambre d’accusation a décidé, une année après le dépôt de la dernière plainte, de rouvrir le dossier dont l’affaire remonte en réalité à 2005. Il importe de rappeler qu’à ce moment-là, Haboul Abdallah, magistrat à Constantine et ancien président de la section syndicale des magistrats, avait été convoqué par le conseil de discipline, pour avoir été à l’origine du retard d’une demi-heure d’une audience et pour s’être absenté pour deux séances au profit des magistrats. Il a été muté à la cour d’Illizi.
Considérant cette décision comme une insulte à son encontre, Haboul a décidé, en l’occurrence, de déposer plainte, en 2006, contre l’ex-inspecteur général du ministère de la Justice, Ali Badaoui, devant le doyen des juges d’instruction près le tribunal de Bir Mourad Raïs. Haboul a tenu également à poursuivre le mis en cause pour « offense et insultes » à sa personne. Le magistrat a de ce fait, fait appel à 17 juges membres du CSM, ainsi qu’au président du Conseil, en la personne du premier président de la Cour suprême, déclarant que ces derniers étaient tous présents lors de la tenue de ces propos, ils sont donc choisis en tant que témoins.
En 2011, cette affaire a été examinée par le juge d’instruction. Il a été décidé par la suite de renvoyer le dossier pour ouverture d’une information judiciaire. En cette même année, le magistrat plaignant avait obtenu gain de cause sa plainte venait d’être relancée. L’affaire avait traîné, pendant presque cinq ans, dans les tribunaux, avant que Haboul ne décide de porter l’affaire devant la Cour Suprême, en 2013. Il importe de rappeler qu’Ali Badaoui a été révoqué en mars 2011 pour mauvaise conduite et dépassements verbaux à des juges.
Hiba Benfarès