Les événements ayant secoué le monde arabe, notamment la Tunisie, pourraient naturellement relancer la « destination Algérie » et rentabiliser le secteur du tourisme. Or, les autorités en charge de ce volet semblent passer à côté.
Et pour cause, l’opération de nettoyage des plages de l’Algérois n’est pas encore enclenchée et les autorisations pour l’exploitation des espaces ne sont toujours pas attribuées, ceci pour certaines dites plages populaires telles que la plage colonel Abbes et El Houas. D’autres sont formellement interdites à la baignade en raison des travaux, à l’image de la plage de Aïn Taya.
Considérée comme la vitrine de la wilaya de Tipaza, la plage colonel abbès subjugue pas moins de 8 millions d’estivants chaque année. Une destination de prédilection particulièrement pour les wilayas limitrophes. Plusieurs centaines de bus y arrivent quotidiennement en provenance de Médéa, Blida et Aïn Defla pour profiter de la fraîcheur de cette plage à caractère populaire par excellence.
Le retard accusé dans le réaménagement de cette plage qui s’étend sur 3 kilomètres pourrait compromettre la prochaine saison estivale qui débutera le 1er juin. Ajoutons à cela l’avènement du ramadhan pour le début du mois d’août et du fait que les estivants interrompent leurs vacances. ça va se bousculer sur les plages dès le début de juin puisque les examens de fin de cycles sont programmés cette année un peu plutôt que d’habitude.
Les cahiers des charges portant la rénovation de l’éclairage public et les postes de contrôle saisonniers de gendarmerie et de police sont prêts mais les travaux demeurent à l’arrêt, car jusque-là la commune de Douaouda n’a toujours pas reçu le budget nécessaire pour démarrer les travaux. Une dizaine de fiches techniques ont été soumises à la wilaya de Tipaza mais sont restées sans réponse. L’opération nécessite d’après le P-apc de Douaouda, Allal Benferhet, pas moins de 200 millions de DA.
Pour ce qui est du programme lié à l’exploitation des espaces, ceci ne se fait plus au niveau des APC, a indiqué le premier responsable de la commune. Ce sont les domaines de l’Etat, d’après lui, qui organisent les enchères cette année. « Rien ne nous a été dévoilé jusque-là.Tout ce que nous savons c’est qu’ils tardent. Auparavant les choses étaient déjà réglées avant la fin du mois d’avril ».
Considérée comme la plus pauvre des communes de la wilaya, Douaouda connaît durant l’été la multiplication des petits métiers. Ceux-ci drainent la petite criminalité qui prévaut dans cette plage à longueur de l’année. « Quand il y a la rente, le crime diminue. La commune de Douaouda serait contrainte d’entamer le minimum de travaux avec son budget assez limité ».
Néanmoins les contraintes ne sont pas uniquement d’ordre technique ; il faut dire que la présence des femmes et filles aux moeurs légères donne un décor inhospitalier à l’endroit, c’est le moins que l’on puisse dire. Les constructions délabrées érigées sur la plage et les bouteilles d’alcool éparpillées sur les sables nous renseignent assez sur la débauche qui règne en cet l’endroit le jour comme la nuit.
À QUAND L’APPLICATION DE LA NOUVELLE LOI SUR LA COMMUNE ?
Il est toujours attendu par contre la mise en branle de la nouvelle loi sur la commune. C’est en effet le souhait émis par le P-APC de la commune de Douaouda. Ceci lui permettra à ses dires de prendre des initiatives sans attendre l’aval du wali. Il citera à titre d’exemple un projet qui lui tient à coeur, celui de créer un marché hebdomadaire de vente de voiture.
Il a expliqué que la demande relative à la création de ce projet a été soumise à la wilaya il y a déjà 3 ans mais elle est demeurée sans réponse. Ce projet a pour but selon lui de mettre un terme, sinon de limiter les atteintes aux moeurs et aux agressions polluantes qui contribuent à dégrader le fragile écosystème du littoral algérien, sans pour autant omettre les agressions perpétrées à l’encontre des passants et des usagers de la route et qui s’amplifient en dehors de la saison estivale.
300 personnes ont été interpellées l’année dernière par la gendarmerie relevant de cette commune pour implication dans des affaires d’atteinte aux personnes et aux biens. Il ne se passe pas deux semaines sans que les gendarmes ne mettent la main sur des gangs qui sèment la terreur parmi les visiteurs du lieu.
La plage colonel Abbes semble devenir un terrain de prédilection pour les malfaiteurs qui ne reculent a priori devant rien pour dépouiller leurs victimes souvent sous menace d’armes blanches. Les malfrats agissent souvent vite et choisissent des victimes isolées pour les voler avant de prendre la fuite, confie un gendarme rencontré au siège de l’APC, vraisemblablement venu pour discuter sur le sujet avec le P-apc.
Rebiha Akriche