Depuis des mois que des villes de la wilaya de Ghardaïa sont en proie à des affrontements récurrents entre les deux communautés qui cohabitent pourtant pacifiquement dans la région depuis des siècles. Les pouvoirs publics, après avoir épuisé toutes les solutions et après avoir tenté la solution sécuritaire ne sont pas parvenus à éteindre le feu de la Fitna.
Devant une telle situation, qui fait peser sur l’unité de la nation des périls certains, eu égard surtout au contexte régional, des personnalités nationales, dont certaine issues de la région sont sorties aujourd’hui de leur réserve. Elles lancent un appel à la paix et la concorde à Ghardaïa.
Ahmed Taleb El Ibrahimi, Messaoud Ait Challal, Bélaid Abdeslam, Mohamed Rezioug, Abdelwahab Bakli, tous anciens ministres, Abderrahmane Hadj Nasser, ancien Gouverneur de la Banque d’Algérie, le Pr Mohamed Aboulola, l’artiste Mohamed Messam sont les auteurs de cette initiative louable. « les graves incidents qui secouent d’une façon récurrente la région du Mzab suscitent les plus vives inquiétudes chez tous les citoyens de notre pays, attachés profondément à l’unité nationale », commencent par écrire ces personnalités.
« Les affrontements fratricides, ainsi que les actes dévastateurs qui affectent le M’Zab risquent de conduire à une véritable fitna », avertissent-ils en attirant l’attention sur les conséquences au plan régional et national. Les signataires de l’appel se référent à l’histoire pour rappeler que le « M’zab, bâti depuis des siècles sur les valeurs arabo-islamiques fait partie intégrante de l’Algérie”. Pour eux, ce qui a été possible depuis des siècles, c’est-à-dire la tolérance légendaire des habitants de la région, n’a aucune raison de ne pas encore subsister dans l’Algérie devenue indépendante.
Les signataires de la déclaration estiment par ailleurs que la singularité de cette région, à travers les spécificités de sa population « ne peut justifier les agressions et les affrontements aussi aberrants que sacrilèges qui opposent adeptes de la même religion islamique nourrie par la culture arabo-islamique ».
Revenant sur la genèse de la crise, les personnalités signatures de l’appel pointent des « intrigues et des manœuvres criminelles, de mafieux truands, qui sèment la discorde et le désordre favorables à toutes sortes d’intérêts contraires au bien public ». Pour eux il n’y a que cette explication pour justifier le conflit qui oppose« les deux communautés qui ont vécu pendant des siècles dans la fraternité et la concorde ».
Aussi jugent-ils qu’il est aujourd’hui impérieux que « les voix de la sagesse et du patriotisme au Mzab et partout ailleurs s’élèvent pour prêcher le pardon et la tolérance ». C’est là estiment-ils en outre « le meilleur moyen d’assurer la sécurité des biens et des personnes et de rétablir la paix et d’ouvrir la voie de la réconciliation et de la fraternité ».
