De nombreux Patriotes et autres citoyens, impliqués ou non personnellement dans la lutte antiterroriste, ont réagi aux propos jugés offensants d’un ancien chef d’état-major de la 1re Région militaire, le général Abderezzak Maïza.
Celui-ci a en effet réduit le corps des auxiliaires militaires opérationnels sur le front à de «simples yeux et oreilles de l’ANP». Une contrevérité ou un déni de mérite dans une guerre qu’ils ont menée physiquement et en première ligne, parmi les braves héros qui ont fait échec à la subversion, en dépit des attentats qui persistent. Réactions.
Certains ont découvert la rédaction du Jeune Indépendant lorsqu’ils sont venus discuter avec les journalistes de leur mouvement de protestation du printemps dernier, en pleine occupation de la place des Martyrs à Alger. Ils sont là à vouloir réagir. «Aujourd’hui encore, nous sommes obligés de rappeler notre engagement à part entière dans cette épopée contre l’hydre terroriste.
Non pas pour réclamer des droits sociaux mais la vérité de la part de responsables qui falsifient l’histoire très récente.» Notre Patriote a le visage grave, un journal à la main, s’indignant qu’on traite presque de «simples indicateurs» des hommes qui ont participé, l’arme au poing, à des opérations souvent concluantes. «Le général Maïza le sait, comme les terros l’ont toujours redouté : nous avons pris part au combat quotidien mené contre les hordes criminelles à travers le pays.
Pourquoi utilise-t-il des expressions pareilles à notre sujet ? Qu’il développe un discours d’analyse politique sur les causes de la recrudescence du terrorisme ne l’autorise pas à nous humilier de la sorte.» Ses collègues hochent la tête et se disent tous très vexés qu’un aussi performant coordonnateur de l’époque sur le terrain militaire en vienne à donner un témoignage si inexact au sujet d’une conjoncture difficile.
Un moment douloureux de l’histoire du pays où beaucoup d’Algériens ont salué l’intervention de ces soldats volontaires venus renforcer les rangs des services de sécurité, face au péril qui menaçait la nation.
Il faut rappeler ici les termes du général à la retraite, Abderezzak Maïza, publiés dans le quotidien El Watan dans son édition de dimanche et mis en accusation par lesdits Patriotes et des citoyens que nous avons pu interroger : «Lorsque les Patriotes et les GLD avaient été armés, c’était avec l’idée qu’ils étaient nos yeux et nos oreilles dans les régions chaudes… », déclare le patron de la lutte antiterroriste du centre du pays.
Et de poursuivre : «En fait, en donnant une arme à un Patriote ou à un GLD, nous mettions fin à la peur […] ; l’objectif de cette opération n’était pas de les envoyer faire des opérations antiterroristes, mais plutôt de servir aux troupes comme moyen de collecte de renseignements sur les mouvements des terroristes […] ; ceux qui constituaient nos yeux et [nos] oreilles dans les villes et villages ont été désarmés…» Un portrait bien réducteur qui ne peut qu’offenser un corps assimilé de l’ANP ayant à son actif la neutralisation de nombreux groupes terroristes et l’élimination de centaines d’«émirs».
Ali Djezzaïri