L’entrée en vigueur du passeport ainsi que de la carte nationale biométrique n’est certainement pas pour demain tant tout indique que les autorités semblent éprouver quelques difficultés.
Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales s’est refusé à donner une date précise quant au début de délivrance de ces deux nouveaux documents. « Le passeport biométrique doit être établi avant novembre 2015. On a donc largement le temps » a, en effet, annoncé hier à l’APN Dahou Ould Kablia
. Le ministre, qui répondait aux questions des journalistes en marge d’une séance plénière consacrée à l’examen de la loi de finances 2011, a donné quelques précisions sur les raisons qui font que ces deux documents ne peuvent encore être délivrés. Car pour les besoins de ce projet, a-t-il ainsi affirmé, « nous avons des équipements qui manquent. Nous sommes en train d’attendre l’acquisition de 600 équipements or nous n’en avons que 80 actuellement ».
Ould Kablia a rappelé que l’Algérie a lancé un avis d’appel d’offres pour, justement, l’acquisition des équipements nécessaires. «Nous avons reçu trois offres que nous sommes en train d’examiner avant de pouvoir décider du choix de l’entreprise » a-t-il ajouté sans donner le moindre détail quant à la nationalité de ces entreprises.

Interrogé sur le rush et les obstacles que rencontrent les demandeurs, Ould Kablia a lancé un appel afin que « les citoyens ne soient pas pressés puisqu’on leur délivre des passeports ordinaires d’une validité de deux ans ».
Sur un autre plan le ministre de l’Intérieur a indiqué que le projet de loi relatif à la criminalisation du colonialisme «n’a aucun fondement juridique» ajoutant qu’aucune disposition du code pénal algérien ne fait cas de ce type de crimes ou des sanctions qu’ils induisent.
«Vous allez condamner des gens à la prison, à payer des indemnités, à quoi ?». De plus, a-t-il martelé comme pour mieux renforcer son argumentaire, « le code pénal est postérieur à ces événements et, par conséquent, il n’y a pas d’effet rétroactif».
Jamais un ministre n’a été aussi clair quant à la position du gouvernement par rapport à ce projet de loi initié par plus d’une centaine de députés, mais qui n’a pas, semble-t-il, l’assentiment du bureau de l’APN qui ne l’a pas programmé pour la session d’automne en cours et ne compte pas le faire aussi pour la prochaine session de printemps tel qu’annoncé par Abdelaziz Ziari. Il faut dire que le gouvernement, destinataire de ce projet, n’a pas voulu émettre d’avis et a renvoyé la balle dans le camp de l’APN.
Ould Kabila a affirmé que «l’armée française a commis des actes abominables, des crimes contre l’humanité. Ces choses-là ne peuvent être condamnées que sur les plans moral et politique».
Evoquant les positions exprimées par nombre d’associations françaises allant toutes dans le sens du souhait des Algériens Ould Kablia dira que « cela constitue une carte aux mains de l’Algérie pour dire à la France de présenter ses excuses et de faire acte de repentance ». Par ailleurs Ould Kablia a affirmé que le ministère de l’Intérieur n’a rien à voir avec la question de la remise des armes confisqués à leurs propriétaires puisque cela ne dépend pas de ses compétences.
« cela relève du ressort du ministère de la Défense nationale » a-t-il précisé ajoutant que si ce dernier décide de restituer ces armes « les services du ministère de l’Intérieur seront chargés d’appliquer cette décision ».
Il a toutefois précisé que dans les régions où règne l’insécurité et où les gens demandent à être armés pour lutter contre le terrorisme « on peut leur remettre leurs armes ». Sur la lutte engagée contre les marchés informels et les «parkings sauvages» le ministre a indiqué que le gouvernement n’est pas en guerre contre le peuple algérien. «On veut juste organiser et pourquoi pas régulariser ces activités», précise-t-il.