Le vieux parti ne voit pas d’un oeil craintif la dynamique de mécontentements caractérisant le déroulement du processus de choix des candidats.
Le FLN connaît une situation, le moins que l’on puisse dire, délicate. L’opération de confection des listes électorales constitue un véritable dilemme pour le vieux parti. Contacté par L’Expression, Moussa Benhamadi, chargé de la communication du FLN, a affirmé que «l’opération se déroule dans une ambiance ordinaire, même si parfois on remarque ici et là des attitudes manifestant un rejet par rapport à certains choix des candidats». Ce constat n’en dit pas long sur le désarroi qui ronge une partie de la base militante qui exprime son mécontentement par les choix finaux de la direction du parti. Ce faisant, le FLN essaie tant bien que mal de cerner la situation et faire en sorte que le scénario des législatives précédentes ne se reproduise pas, dans la mesure où le choix était un peu trop porté sur des profils pas très politiques, à l’image des hommes d’affaires.
Le responsable de la communication et membre du comité central Moussa Benhamadi, coupe court avec les rumeurs consistant à faire prévaloir les hommes d’affaires en premier quant au choix des candidats dans les listes de son parti. Il affirme que «l’opération de confection des listes électorales a connu cette fois-ci une sérénité notable et les démarches se sont déroulées dans les meilleurs délais, comparativement aux législatives précédentes qui ont connu tout de même quelques difficultés», reconnaît-il.Pour lui, «le FLN a ficelé toutes les listes électorales de ses candidats sur tout le territoire national, le seul retard incombe à la capitale de par son importance et caractère stratégique qu’elle revêt», précise-t-il.Notre interlocuteur ne voit pas d’un oeil craintif la dynamique de protestation et mécontentements caractérisant le déroulement du processus de choix des candidats. Il considère que «cette dynamique montre que le parti est en bonne santé et que la vie démocratique existe bel et bien au sein du FLN».
Sur un registre aux antipodes de celui du parti au pouvoir, le RCD joue déjà la carte de l’irrégularité du scrutin, affirmant que les élections prochaines législatives «seront entachées d’irrégularités à cause d’abord de la déclaration du président de l’Instance Indépendante de surveillance des élections, en disant qu’il ne saurait assurer la régularité des prochaines élections législatives prochaines», note Othmane Amazouz, chargé de la communication du RCD.Cet argument est difficilement recevable dans la mesure où le processus n’a pas encore été enclenché. Pour étayer sa conception, le RCD à travers son chargé de communication Othmane Amazouz, insiste sur l’attitude de l’administration qui a «invalidé beaucoup de listes portant en leur sein nos candidats sans avoir la moindre réponse valable qui justifie cette démarche», affirme-t-il. Notre interlocuteur n’y est pas avec le dos de la cuillère pour désigner le président de l’Instance Indépendante de surveillance des élections comme «persona non grata pour nous, de par sa présidence a la tête de cette instance que l’on rejette d’emblée», dit-il.

La question d’invalidation de quelques listes ne pourrait cacher le vrai problème dans lequel se trouve empêtré le RCD après les changements qui ont été opérés en son sein; c’est dire que le potentiel de mobilisation est en perte de vitesse. Dans le même sillage, le FFS se fait plus nuancé par rapport au RCD et au FLN sur la question des listes électorales. Hacen Rafli, le responsable de la communication, aborde la problématique de la Constitution qui «a opté pour cette forme d’instance qui n’a pas été abordée de façon consensuelle par l’ensemble des protagonistes politiques en présence». Et d’ajouter: «Ce que nous voulions, c’était la Constituante et non pas la révision constitutionnelle, et par ricochet, nous rejetons l’instance de surveillance des élections qui est l’émanation de la nouvelle Constitution», précise-t-il.Hacen Rafli souligne le fait que les listes du FFS sont «le reflet de la diversité qui caractérise le parti et le choix s’est établi de façon démocratique où le Conseil national était souverain pour entériner les listes électorales», précise-t-il.
Dans l’ensemble, l’opération des listes électorales répond à un nouveau contexte, celui de la pérennité des partis politiques qui pourraient dépasser le seuil de 4%. Le défi est grand, l’enjeu devient crucial et décisif. Selon toute vraisemblance, nous irons vers un nouvel ajustement électoral et politique qui recomposerait la scène politique.