Plusieurs partenaires humanitaires regroupés au sein de l’Organisation Oxfam international se sont alarmés face aux menaces de la famine qui guettent des millions de personnes en Afrique, dans un rapport publié jeudi.
Après avoir demandé « une réponse urgente » face à cette situation, Oxfam qui lutte contre la pauvreté et les inégalités dans le monde a indiqué que « dix millions de personnes de la région sahélienne sont menacées par une crise alimentaire aiguë », appelant les pays développés à réagir le plus vite possible face aux premiers signes d’un désastre imminent
« Le pays le plus affecté est le Niger où huit millions de personnes sont en danger. Au Tchad, environ deux millions de personnes sont menacées, et on estime que certaines régions du Mali seront également touchées par cette crise dans les mois à venir, tout comme plusieurs régions du Nigeria et du Burkina Faso », lit-on notamment dans le rapport d’Oxfam.
Le Système des Nations unies et ses partenaires non-gouvernementaux avaient exprimé février dernier leur volonté de soutenir les autorités du Niger dans leur réponse à « la situation alimentaire difficile ».
« Il est impératif d’appuyer le gouvernement dans ses efforts de mobilisation de ressources, afin de satisfaire les besoins alimentaires des personnes les plus vulnérables », a indiqué le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU.
Dans le même contexte, le directeur régional d’Oxfam pour l’Afrique de l’Ouest, M. Mamadou Biteye, a déclaré que « nous sommes témoins d’un désastre qui se déroule sous nos yeux, mais nous pouvons l’éviter, si le monde agit rapidement ».
Rappelant qu’il y a cinq ans, « les signaux alarmants en provenance du Niger avaient été ignorés et entraîné la perte de nombreuses vies humaines », le responsable de la même organisation a prévenu que « la communauté internationale ne peut faire les mêmes erreurs, et laisser condamner de nombreux enfants à une mort prématurée ». Les pluies irrégulières de l’année dernière ont entraîné un manque d’eau et un déficit fourrager important, entraînant de mauvaises récoltes, a-t-on fait observer.
Au Niger, les récoltes ont chuté de 26%, par rapport à l’année dernière et dans certaines régions, alors que dans d’autres contrées, les récoltes ont été quasi inexistantes. Pour ce qui est du Tchad, les récoltes ont chuté de 34%, tandis que dans les pays du Sahel, « les récoltes ont dans l’ensemble baissé de 9% avec de grandes disparités entre l’Est et l’Ouest de cette région », déploré Oxfam.