Le CHU de Tlemcen a connu durant la journée de jeudi dernier une véritable galère au niveau du bloc chirurgie A, avec notamment un décor honteux, devant des malades sans soins, des opérations reportées… etc.
Et pour cause, une dispute entre médecins spécialistes a provoqué un véritable désordre.
En effet, le secteur de la santé dans la wilaya de Tlemcen est contaminé et nécessite «des soins», du moment que bon nombre de personnes commencent à se plaindre de l’inefficacité des lieux où seuls les résidents dictent leur loi et les spécialistes souvent parmi les abonnés absents.
Devant le manque d’explications de la part des responsables, il s’est avéré lors de notre enquête et selon des médecins marginalisés, que la mise en place d’une vaste concertation sur les missions de l’hôpital auprès de l’ensemble des acteurs du système de santé et un état des lieux servant de base à la concertation entre responsables et chefs de services, avec notamment la diversité des missions de l’hôpital et du champ embrassé : aménager les relations entre le monde hospitalier et son environnement pour une meilleure réponse aux besoins des patients et une continuité des prises en charge ; optimiser l’offre de soins hospitaliers dans une logique de qualité et d’efficience ; préserver l’avenir de l’hôpital public en garantissant son dynamisme ; développer l’enseignement et la recherche, etc.
Malheureusement, sur le terrain c’est une autre réalité malgré les importants investissements accordés à ce sujet.
Ce que doivent savoir nos spécialistes et médecins ainsi que les responsables, c’est qu’aujourd’hui l’hôpital représente un véritable enjeu économique et social, non seulement du fait de son rôle dans la lutte contre la maladie et pour l’accès aux soins mais aussi du fait de la part qu’il représente dans les dépenses de santé.
Les hôpitaux sont devenus des structures lourdes, souvent construites par strates successives et sans rationalité d’ensemble.
Ils révèlent, sous diverses formes, les nombreux maux de la société et sont de moins en moins à même de les soulager, encore moins les guérir ou les éradiquer.
De nombreuses interrogations sont émises au sujet de leur statut, leur rôle et leur gestion.
Partout dans le monde, les hôpitaux connaissent des réformes qui sont d’ampleur inégale et concernent de nombreux aspects de la vie des hôpitaux, y compris leurs liens avec le système de santé et la société qui les portent.
La crise de l’hôpital est aujourd’hui réelle. Elle est indissociable des dysfonctionnements que connaissent les systèmes de santé et de protection sociale. Elle en révèle et aggrave les contours et manifestations.
Cette crise se traduit par une insatisfaction tant des professionnels des soins et gestionnaires des services de santé que par celle des usagers et des représentants de l’Etat.
Au-delà de l’insatisfaction, les questions de l’efficience et de la légitimité de cette institution sont posées et débattues.
Les raisons de cette crise sont diverses, les diagnostics divergents et les propositions de solution peu nombreuses.
Ce tableau de la situation, on le retrouve non seulement en Algérie mais dans tout le Maghreb et dans de nombreux pays en développement ou à revenus intermédiaires.
Selon des spécialistes, chez nous, malgré leu nombre croissant et leur part considérable dans les dépenses de santé, les hôpitaux ne répondent que partiellement à la demande de soins (pour ne citer que cette fonction).
Quelles en sont les raisons ? Comment y remédier ? Ce sont tant de questions posées aux concernés, notamment les responsables du secteur de la santé à Tlemcen où la situation laisse à désirer, comme c’est le cas de plusieurs hôpitaux, à l’image de celui de Sebdou où l’ensemble de la population interpelle le ministre de la Santé pour opérer des changements devant des négligences qui ont poussé des spécialistes à fuir cet hôpital comme on fuit la peste.
L’importance majeure de l’organisation des soins doit être affirmée pour permettre un égal accès à des soins de qualité et garantir l’efficience des financements publics.
La planification doit promouvoir des rapprochements d’activité entre hôpitaux publics sur la base d’exigences de qualité et de pertinence économique et prendre en compte le rôle de l’hospitalisation privée.
A cela s’ajoute la nécessité de favoriser le développement de complémentarités entre hôpitaux publics ; aménager les conditions de prise en charge, et surtout préserver l’avenir de l’hôpital public en garantissant son dynamisme, car a-t-on expliqué, il a besoin de plus de souplesse et de responsabilité pour lui permettre d’améliorer significativement sa performance…
Amira Bensabeur