Des opérations d’embellissement d’El Barki réalisées en quelques heures et en un tour de main Merci M. le Ministre !

Des opérations d’embellissement d’El Barki réalisées en quelques heures et en un tour de main Merci M. le Ministre !

Une ambiance fébrile régnait hier au quartier El Barki où des dizaines d’ouvriers de la commune avaient été mobilisées pour chauler les arbres et les bordures de trottoirs, nettoyer les espaces publics et peindre les façades de certains équipements publics comme le poste transformateur de l’énergie électrique jouxtant le CEM du quartier.

Selon les habitants de ce quartier populaire, jamais autant d’employés municipaux n’ont été aussi massivement «déployés» dans leur quartier.



Visiblement intrigués par ce remue-ménage, ils n’ont pas manqué de s’interroger sur cet intérêt rapidement manifesté par les élus locaux à l’égard de leur quartier qu’ils avaient pourtant négligé pendant plusieurs années.

Ces mêmes habitants, qui croyaient qu’à la faveur de cette action l’ensemble de leur quartier allait être définitivement débarrassé de l’image peu reluisante de bourg malfamé qu’il offre à ses visiteurs, ont vite déchanté en constatant que toute cette fébrilité n’est motivée que par la visite du ministre de l’Education nationale, M. Abdellatif Baba Ahmed, prévue dans leur quartier aujourd’hui où il supervisera, notamment, le début des épreuves du Brevet d’enseignement moyen (BEM)).

La visite du représentant du gouvernement qui sera à coup sûr accompagné du wali d’Oran, a donné lieu, en effet, au lancement, en un tour de main, dont seuls les gestionnaires locaux en détiennent le secret, à une multitude de chantiers circonscrits, faut-il le souligner, au niveau du centre de ce quartier où est implanté le gros des établissements scolaires.

DES TRAVAUX BÂCLÉS ET RÉALISÉS À LA VA-VITE

Les travaux menés à la «japonaise» ont permis, a-t-on constaté, de peindre en un rien de temps le transformateur électrique, de chauler les arbres et les bordures de trottoirs et surtout d’évacuer des tonnes d’ordures du collège du quartier où le ministre devra superviser le début des épreuves de cet examen.

Les élèves de cet établissement scolaire qui ont été obligés de «cohabiter» avec la saleté et les objets encombrants pendant des années se poseront à l’avenir mille et une questions sur la nécessité du respect de la «chose» écologique que s’échinent à leur inculquer leurs professeurs durant tout leur cursus scolaire.

Pour la petite histoire, la frénésie qui s’est emparée hier de ce quartier a ciblé même les herbes folles envahissant l’environnement immédiat de deux établissements privés qui ont été arrachées en quelques minutes avant d’être déposées et abandonnées à proximité des trottoirs bordant le parking jouxtant ses deux établissements dont le siège de notre journal.

Le fait d’abandonner ces détritus dénotent encore une fois du mépris affiché par les initiateurs de cette opération tape-à l’œil à l’égard, et de la presse et des ses serviteurs que sont les journalistes à qui ils ne manquent pourtant pas de solliciter leurs « services» pour promouvoir leur image de marque pendant leur «règne».

Les bacs à fleurs installés le long de la rue principale ont été également débarrassés des herbes sauvages pour être remplacés par de nouvelles espèces floristiques qui ne manqueront pas de dépérir dans les tout prochains jours au vu de la manière avec laquelle elles ont été plantées.

Le chantier mené à la hussarde à pris fin vers les coups de 15 heures laissant les habitants notamment ceux dont les demeures longent la rue principale et celle donnant accès à la Sûreté urbaine et à l’école du quartier médusés sur ce brusque regain d’intérêt pour un quartier qui pourtant, a sérieusement besoin d’une vaste opération de toilettage. «Ah si chaque jour un ministre visitait El Barki», s’est exclamé un client du café implanté sur la rue principale !

Salim. Belhouari