Les investissements turcs en Algérie ont atteint 350 millions de dollars en 2011
Des représentants de l’union des industries turques des textiles encadrant une cinquantaine d’opérateurs spécialisés dans le domaine ciblé ont animé, hier, à l’hôtel Sofitel, une conférence de presse pour expliquer les objectifs de la visite effectuée, dans notre pays, du 15 au 18 septembre, à l’initiative de la Chambre de commerce et d’industrie d’Istanbul (CCI Istanbul). Une mission économique qui permettra aux deux parties de développer des relations de partenariat commercial dans le secteur, notamment dans les segments du prêt-à-porter et les vêtements de sport. Des rencontres d’affaires «B to B» entre industriels algériens et la délégation turque ont été organisées dans ce sens, ce qui devait aboutir sur des projections de coopération sur la base de transfert de technologie et de savoir-faire.
M. Zaki Guvercin qui s’est félicité de la qualité des relations économiques bilatérales avait annoncé, dans ce contexte, la création de deux complexes textiles dans les régions de Béjaïa et Relizane dès 2014 pour un montant de 2,5 milliards de dollars. Les deux projets devraient con-tribuer à la dynamisation de l’in- dustrie du textile en Algérie et à la création de près de 50 000 emplois directs et indirects. Il indiquera, pour la circonstance, que les investissements turcs en Algérie ont atteint 350 millions de dollars en 2011. Dressant un bilan de l’activité du textile, M. Abdellah Çinar indiquera que cette filière emploie près de 2 millions de personnes en Turquie et qu’elle représente un chiffre d’affaires de 7 miliards de dollars. Ce membre du Conseil d’administration de la CCI a tenu à souligner la qualité des relations économiques entre son pays et l’Algérie pour dire que des efforts sont déployés dans le sens de leur élargissement.
Le président de l’association des industriels turcs du textile spécialisés dans le sous-vêtement a déclaré, pour sa part, que les exportations, dans ce segment, totalisent 5,5 miliards de dollars et que la demande interne est évaluée à 7 milliards de dollars. M. Irfan Ozhamartali ajoutera que le secteur est classé à la 3e position au plan mondial en matière d’exportation et à la seconde place vers l’Europe. L’intervenant a également souligné la conformité des produits turcs aux normes de sécurité. Abondant dans le même sens, M. Osman Alyut, président du comité professionnel du sous-vêtement et vêtements de sports à la CCI, rejoindra son prédécesseur pour mettre en avant la qualité et les performances du produit turc. Aussi, a-t-il déclaré, les entreprises présentes dans le cadre de cette mission sont conscientes de l’intérêt de cette démarche et sont disposées à nouer des liens de partenariat. Interrogé sur la concurrence chinoise sur le terrain, M. Abdellah Çinar a précisé que son pays «n’était pas en concurrence avec la Chine et qu’il n’y avait pas de guerre de prix avec ce pays». «Nous nous plaçons sous le sceau de la qualité, et chacun a sa propre stratégie», a-t-il affirmé. Concernant l’investissement textile en Algérie, il a affirmé qu’une telle entreprise nécessite des infrastructures de base, ce qui n’est pas facile au plan géographique. De même, «on ne peut pas transférer la technologie en une seule fois» a-t-il ajouté. L’intervenant a, toutefois, exprimé la volonté de son pays d’investir en Algérie. «Nous restons ouverts à toute proposition d’investissement», a indiqué le conférencier. Concernant la contrefaçon de marques européennes par des industriels turcs, il a affirmé que «depuis une vingtaine d’années, des actions ont été initiées pour disposer de nos propres marques». Dans le même ordre d’idées, il dira, à propos d’un éventuel accord de libre-échange entre les deux pays, qu’une telle perspective «réduirait le commerce informel du textile» et qu’«elle reste une perspective du ressort du politique».
Akila Demmad