Des opérateurs français déroutés par la LFC 2009

Des opérateurs français déroutés par la LFC 2009

Comme il fallait s’y attendre, certains articles de la loi de finances complémentaire 2009 relatifs au commerce extérieur ont fait réagir certains milieux d’affaires étrangers.

L’instauration du crédit documentaire afin de régler les factures, un moyen de paiement, pour rappel, propre au commerce international, et surtout l’interdiction d’importer des engins de travaux publics d’occasion ne sont pas du goût de l’Union maritime et fluviale Marseille-Fos (UMF).

Cet organisme, qui fédère les associations de professionnels portuaires de Marseille-Fos et les compagnies maritimes ayant des transactions avec notre pays, n’a pas trouvé mieux que d’alerter, avant-hier mardi, la secrétaire d’Etat au Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac, sur les menaces que représentent ces mesures sur les échanges franco-algériens.

Dans sa missive, l’UMF, a indiqué que «ces mesures menacent directement l’activité dans les bassins Est de nombre de nos adhérents», poursuit-elle, précisant que 35 à 40% du trafic y est destiné à l’Algérie.

Le chiffre d’affaires de certaines sociétés dépend même à 75% de ces exportations.

«Les quatre cinquièmes du trafic ont disparu», a déclaré un porte-parole de l’organisation patronale à l’AFP, citant notamment l’exemple de la compagnie maritime Marfret.

Toutefois, des questions méritent d’être posées, même si les milieux français, on l’aura compris, ne cherchent que leurs intérêts via cette offensive.

Des mesures prises par l’Etat algérien dans le cadre d’une loi de finances, complémentaire soit-elle, sont-elles vraiment menaçantes pour les entreprises portuaires françaises ?

L’onde de choc est-elle à ce point violente pour toucher les intérêts maritimes français ?

Pas si sûr. Car, l’Etat algérien n’a pris que des mesures visant à diminuer la facture des importations.

Pourquoi alors, l’imposition du Credoc comme seul moyen de paiement, qui «est très sûr», selon les experts banquiers internationaux, est décriée par ces entreprises ?

Au lieu de s’adapter aux lois en vigueur, ces derniers se sont plongés, une fois de plus, dans leur sport favori, qui est la spéculation, et la pression pour faire changer les choses telles que souhaitées.

«Avec plus de 8 millions de tonnes par an [hydrocarbures inclus], 10% du trafic total du port de Marseille-Fos repose sur les échanges avec l’Algérie», signale l’UMF.

Mais, s’il est vrai que l’Algérie demeure le 2ème partenaire mondial de la France, il n’en demeure pas moins que la protection et la régulation de son économie passe avant toute autre chose.

Et nos partenaires étrangers doivent le comprendre.

Salah Benreguia