Dix sept ONG françaises ont dénoncé la pratique de la torture et des traitements inhumains exercés par les forces d’occupation marocaines contre les populations sahraouies dans les territoires occupés, appelant le président français à s’engager, afin que le mandat de la Minurso soit élargi à la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental.
« Les manifestations, toujours pacifiques, de la population sahraouie pour le droit à l’autodétermination sont violemment réprimées. De nombreux militants sahraouis arrêtés sont condamnés au cours de procès inéquitables », ont indiqué les organisations dans une lettre ouverte au président français François Hollande.
Elles ont relevés que la pratique de « la torture et des traitements inhumains perdurent », soulignant, à la veille de la réunion du Conseil de sécurité sur la question du Sahara occidental, que les libertés d’expression, d’association, d’information et de manifestation « ne sont toujours pas respectées ». Les ONG françaises ont ajouté que des délégations d’observateurs étrangers et des journalistes sont « régulièrement expulsés (des territoires occupés) ».
« Les 22 militants sahraouis du groupe de Gdeim Izik condamnés le 17 février 2013 à de lourdes peines de prison par un tribunal militaire (jugé illégal par de nombreuses associations des droits de l’homme françaises, marocaines et internationales) sont toujours détenus, leur recours en cassation déposé il y a deux ans n’ayant pas eu de suite à ce jour », ont-elle regretté.

« C’est pourquoi, nous vous demandons, Monsieur le président de la République, qu’à la prochaine réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Sahara occidental, la France s’engage afin que la surveillance du respect des droits de l’homme au Sahara occidental soit incluse dans le mandat de la Minurso comme c’est d’usage pour des missions de maintien de la paix », ont souligné les signataires.
L’introduction d’une « composante droits de l’homme » dans le mandat de la Minurso « pourrait non seulement permettre au Conseil de sécurité de recevoir des informations fiables et rapides sur une situation instable mais aussi de désamorcer les campagnes de désinformation qui compliquent la recherche d’une solution politique au conflit », ont-elles estimé.
« Il est temps de mettre un terme à cette anomalie et injustice », ont-elles observé, rappelant que de nombreuses organisations internationales des droits de l’homme (Amnesty international, Human Rights Watch, Centre Robert Kennedy, ACAT…), plusieurs organes des Nations unies et le Parlement européen ont dénoncé les violations des droits de l’homme dont est victime la population sahraouie.
« Ces violations découlent directement du non application de son droit à l’autodétermination », selon les ONG.