L’ancien chef du GIA et du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat), devenu Aqmi, Hassan Hattab a été placé dans un « lieu sûr » tandis que l’ex-numéro deux de l’organisation, Abderezzak El Para, a été écroué, a indiqué le ministre algérien de la Justice Tayeb Belaïz.
« Nous avons commencé à appliquer les ordonnances présidentielles (portant levée de l’état d’urgence). Hassan Hattab a été placé dans un lieu sûr alors que Abderezzak El Para a été placé lundi sous mandat de dépôt » après avoir été entendu par un juge d’instruction, a déclaré M. Belaïz, dont les propos ont été rapportés hier soir par l’agence de presse APS.
Le ministre n’a pas expliqué pourquoi Hassan Hattab n’a pas été lui aussi entendu par un magistrat pour être placé sous mandat de dépôt.
Ancien émir du GIA (Groupe islamique armé), Hassan Hattab, 44 ans, s’est démarqué de son organisation terroriste pour fonder une autre, le GSPC, avant d’y être exclu.
En septembre 2007, il s’est rendu aux autorités pour bénéficier de la charte sur la réconciliation nationale de février 2006, qui offre le pardon et l’extinction des poursuites aux islamistes contre leur reddition.
Depuis, Hassan Hattab était détenu dans un lieu secret et bénéficiait de la protection de l’Etat.
Bien qu’il n’ait jamais été présenté devant les tribunaux qui le réclament dans le cadre de procès pour activisme terrorisme dont il est présumé impliqué, Hattab a été à maintes reprises mis à la disposition de certains journalistes algériens pour des entretiens.
L’ex-émir du GIA et du GSPC était également intervenu dans des médias étrangers pour lancer des appels à la reddition. Toutefois, Hassan Hattab ne s’est jamais repenti des milliers crimes qu’il a commis lui et ses deux organisations, ni réclamé le pardon des victimes.
Abderrezak El Para, Amari Saïfi de son vrai nom, 45 ans, est également un ancien émir du GIA et du GSPC. en octobre 2004 aux services algériens de sécurité par des rebelles tchadiens, qui l’avaient capturé, à la suite d’une médiation libyenne.Depuis, il a été détenu dans un lieu secret.
L’instar de son ancien acolyte Hattab, il a été soustrait à la justice à plusieurs reprises, les autorités arguant ignorer le lieu de sa détention. Contrairement à Hattab, El Para, ex-militaire, n’est jamais apparu en public ni accordé d’entretien à la presse.
Jusqu’à présent, les deux hommes étaient « placés en détention administrative – qui permet d’emprisonner sans procès un individu – par le ministère de l’Intérieur dans le cadre de l’état d’urgence », a précisé l’avocat Me Mokrane Aït Larbi.