L’ambiance de piété, de joie et de bonne humeur de l’Aïd El-Adha a été entachée par le manque d’hygiène suivant l’opération d’abattage de moutons et l’absence d’espaces aménagés pour la circonstance.
Comme chaque année, le sacrifice du mouton rime avec manque d’hygiène. Les traces de sang, les peaux et autres insalubrités ont une nouvelle fois ternit l’image de ce rituel religieux.
Durant la première journée de l’Aïd El Adha, les cités et quartiers sont devenus le théâtre d’un grand abattoir à ciel ouvert où la transgression des règles sanitaires et d’hygiène est devenue une habitude, si ce n’est une coutume bien ancrée dans la société algérienne.
Face à ce constat alarmant, les services concernés manifestent comme à leurs habitudes une indifférence déconcertante, rattrapée par des initiatives timides n’ayant aucun impact sur le terrain.
En effet, les 1 700 vétérinaires mobilisés par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural dans le cadre de l’opération «Aïd sans kystes», pour renforcer le contrôle du cheptel et des opérations d’abattage était loin de régler la panoplie de problèmes récurrents rencontrés chaque année.
D’autant plus que, cette «micro» initiative consiste à déployer ces vétérinaires à travers tout le territoire national. Un chiffre insuffisant pour surveiller toutes les opérations d’abattages. Ainsi, les Algériens sont exposés à différentes maladies, comme les risques de la propagation du kyste hydatique qui peut apparaître après l’abattage.
D’ailleurs, l’Institut national de santé publique (INSP), a mis en garde les Algériens contre les dangers de la dissémination du kyste hydatique après le sacrifice de certains moutons. Un risque d’autant plus grand du fait que beaucoup d’abattages se font sans la présence d’un vétérinaire, alors que certains gestes hygiéniques sont indispensables.
Le Dr Oulmane, spécialiste en communication à l’INSP avait indiqué que la contamination se fait de manière directe, et pour lutter contre cette maladie, la prévention reste la meilleure solution. Ainsi, il a préconisé de se débarrasser des abats «suspects » où contenant des kystes en les brûlant, où en les détruisant avec des matières organiques (grésil, esprit de sel, chaux…).
Malheureusement, l’ambiance de fête est souvent gâchée par la prolifération des déchets des moutons. En effet, c’est dans cette anarchie, où les différents abats et carcasses de moutons se confondent avec le paysage que le sacrifice de l’Aïd s’est déroulé, sur fond de manque d’espaces aménagés à même de lutter contre l’insalubrité et les odeurs nauséabondes causé par cette opération d’abattage.
Ainsi, des centaines de milliers de moutons sont sacrifiés dans les rues, exposés aux différents risques de maladies et aussi aux regards sensibles des enfants qui risquent d’êtres traumatisés par ce spectacle «effarant», donnant presque un aspect «barbare» à ce rituel religieux. Pour sa part, le département de l’environnement n’a annoncé aucune mesure de nettoiement le premier jour de la fête.
Younes Guiz