Des ministres se contredisent !

Des ministres se contredisent !

YOUCEF YOUSFI IGNORE LES CHIFFRES DE SON SECTEUR.. !

Sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le ministre à la tête du secteur le plus stratégique du pays, Youcef Yousfi, a avoué ignorer les montants que la taxe sur les superprofits pétroliers (TPE) a rapporté à l’Algérie depuis l’institution de cet impôt en août 2006.

Sur d’autres sujets non moins vitaux, comme le nucléaire ou la stratégie algérienne en matière d’hydrocarbures, le ministre de l’Énergie a donné l’impression d’improviser – comme le lui a rappelé la journaliste à l’antenne –, voire de ne pas maîtriser son dossier. Un ministre qui ignore les chiffres de son secteur est il en mesure de réfléchir sérieusement à une stratégie dans un contexte économique mondial complexe ? Depuis quelques années, des ministres du gouvernement multiplient les fausses promesses et parfois se contredisent. Le ministre de l’Industrie, Mohamed Benmeradi, collectionne les fausses déclarations sur les investissements étrangers en Algérie, notamment le projet Renault. Sur ce dernier point, il a été contredit publiquement par le PDG du groupe français. Un autre ministre, en août dernier, n’avait pas hésité à affirmer avoir créé un million d’emplois en six mois, soit l’équivalent du nombre de chômeurs en Algérie. Depuis, il n’a jamais corrigé ce chiffre et personne n’a pensé à lui demander des comptes. Les faiblesses en matière de gouvernance portent également atteinte à l’image de l’Algérie auprès de ses partenaires étrangers. Lorsqu’un responsable étranger visite l’Algérie, souvent, c’est l’ambassade de son pays qui se charge du travail de coordination entre les différents ministères algériens concernés par la visite. Parfois, deux ministères différents fixent des rendez vous à une personnalité étrangère à la même heure ou à quelques minutes d’intervalle. Pire encore, aujourd’hui, certains ministres ne demandent plus de comptes à leurs collaborateurs. Les chefs d’entreprises publiques et les responsables des administrations sont nommés et démis, non pas en fonction de leurs résultats, mais souvent selon des critères propres de ses ministres.

Riad