Aucune explication n’a été rendue publique suite à l’interruption du réseau informatique de la poste durant les deux journées de mercredi et jeudi derniers. Une situation qui a privé des milliers d’usagers des prestations financières assurées par Algérie Poste.
Les agences d’Algérie Poste connaissent actuellement un manque de liquidités. De sources sûres, nous apprenons que cette situation qui survient à quelques jours seulement de l’avènement de l’Aïd El Kébir met dans la gêne les citoyens de 19 wilayas de l’intérieur du pays. A titre illustratif, notre source évoque le cas des bureaux de poste situés à Tissemssilt.
Dans cette wilaya, les citoyens ne peuvent effectuer des retraits au-delà de 5000 DA, explique la même source. Et d’ajouter que face à l’afflux de plus en plus nombreux des citoyens qui se rendent aux bureaux de poste de la même wilaya, il a été décidé de faire appel aux éléments de la Gendarmerie nationale pour parer à tout dérapage.
Contactés en vue de connaître leur réaction à ce sujet, les responsables en charge de la communication au sein de la direction générale de d’Algérie-Poste étaient injoignables durant toute la journée d’hier.
Le même établissement a fait l’objet d’une panne, suite à quoi son réseau national était hors service 48 heures durant, soit pendant les deux journées de mercredi et jeudi derniers. Là encore, et jusqu’à cet instant où nous mettons sous presse, pas la moindre explication n’a été rendue publique par la direction générale d’Algérie Poste.
Le manque de liquidités auquel sont confrontés de nombreux bureaux de poste éparpillés à travers le pays est dû, selon un cadre employé dans le secteur de la finance, à l’ampleur prise par l’informel. «Beaucoup d’argent circule en dehors des établissements financiers. Ce qui fait que certains organismes, à l’exemple d’Algérie Poste, sont confrontés aujourd’hui au manque de liquidités», a-t-il expliqué sous couvert de l’anonymat.
Alger à l’abri
Dans la wilaya d’Alger, le problème du manque de liquidités ne se pose pas à l’heure actuelle. En conséquence, beaucoup sont les citoyens relevant d’autres wilayas où les bureaux de poste sont confrontés à cet épineux problème qui se rendent à Alger rien que pour effectuer des retraits. D’où probablement l’affluence record constatée depuis quelque temps au niveau des bureaux de poste de l’Algérois.
Des citoyens se comptant par dizaines font la chaîne dès les premières heures de la matinée et ne parviennent à retirer leur argent qu’après de longues heures d’attente.
«On n’a plus le choix ! Désormais, si on décide de se rendre à la poste, on est tout simplement tenu de reporter ultérieurement toutes ses affaires de la journée», témoigne Bilal, un jeune d’une trentaine d’années originaire de Tébessa, rencontré hier au niveau du bureau de poste de Ben Aknoun, sur les hauteurs d’Alger. Il était 13h passées au moment de notre présence sur les lieux.
L’endroit est plein à craquer. On a de la peine à se frayer un chemin à l’intérieur de ce bureau de poste qui fait office en outre de recette principale, à se fier aux propos de M. H. Ahmed, adjoint-chef au niveau de cet établissement. Ce dernier nous indique que le nombre d’opérations de retrait qui s’effectuent au quotidien s’élève à quelque 5000. Il récuse l’idée selon laquelle les retraits par chèque sont plafonnés à 20 000 DA.
«A notre niveau (ndlr la poste de Ben Aknoun), les montant des paiements par chèque peuvent aller jusqu’à 20 millions de centimes. Au- delà de cette somme, le citoyen est tenu de nous transmettre une demande écrite et son cas est réglé dans les 24 heures qui suivent».
En revanche, c’est uniquement aux distributeurs automatiques que recourent beaucoup de nos concitoyens, là où les retraits sont limités à 20 000 DA. Cela dit, les bureaux de poste de l’Algérois ne désemplissent pas à mesure qu’approche le jour de l’Aïd.
Par Karim Aoudia