Des milliers de tonnes de fruits sont endommagées à l’échelle nationale en raison de l’absence des usines de transformation et l’arrêt à cause des endettes ainsi que la dissolution par las pouvoirs publics de la Société de gestion et de développement des industries alimentaires (SOGEDIA).
Force est de souligner que plusieurs régions du pays qui disposent de nombreux arbres fruitiers perdent des quantités considérables de leurs fruits en période de la cueillette ou de la récolte. La région de N’gaous dans la wilaya de Batna, à titre d’exemple, s’est vue perdre des milliers de tonnes d’abricot en raison de son abondance cette saison et en absence « malheureusement » de stratégie effective de conservation, sachant également que ce fruit ne résiste pas à la chaleur. La région de N’gaous, tout comme la région de Messaâd dans la wilaya de Djelfa et la wilaya d’El Beyadh où l’abricot se vend à de très bas prix.
A ce sujet, le Secrétaire général de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui a appelé les pouvoirs publics à réfléchir très longuement sur la question de la conservation et de mettre en œuvre des industries de transformation dans des zones de production et à relancer les usines de « SOGEDIA » créée en 1978 et dissoute par une décision gouvernementale.
Dans une déclaration à Echorouk, le SG de l’UNPA a « accusé le ministère de l’Agriculture d’avoir dissout la SOGEDIA au moment où des paysans plantent des arbres fruitiers et a considéré que le Département de Benaissa ne se soucie pas du produit du paysan ».
Mohamed Alioui a dit en outre qu’il faut qu’il y ait un engagement entre l’usine et le paysan, tout en affirmant qu’il existe un taux très élevé en matière d’importation de la tomate de la Chine, et il y a quelque temps de la Tunisie et de la Turquie. « La production n’est pas protégée et n’importe lequel exerce l’importation », a-t-il déploré. « Comment voulez-vous qu’un paysan endetté et non soutenu ni subventionné puisse travailler ? Ce qui vient de l’extérieur n’arrange que les affaires du paysan étranger au détriment du paysan Algérien », s’est-il interrogé.
De son côté, le président de l’association des conservateurs de tomates (ACTOM), Mohamed Mencef Zaïm a déclaré à Echorouk que l’ « objectif escompté est de ne pas importer de la tomate. En 1999 et 2000, nous avons réussi à atteindre l’autosuffisance en matière de la tomate.
Il convient de souligner que les usine de transformation activaient un moment donné tout au long de l’année à la production des jus d’orange (entre janvier et avril), confiture d’abricot (début du mois de mai), la harissa (entre septembre et novembre) et la tomate (entre juillet et août). La capacité de production de 10 usines en 2000 a atteint les 90 mille tonnes, avant d’être mises à l’arrêt. Les paysans s’inquiètent aujourd’hui quant au recul de production de la tomate qui n’avait pas dépassé les 35 million tonnes contre une moyenne de consommation annuelle de 70 mille tonnes.