Des milliers de Renault Master présentant des défaillances techniques graves seraient en circulation en Algérie

Des milliers de Renault Master présentant des défaillances techniques graves seraient en circulation en Algérie

Des centaines de plaintes sont parvenues à l’association des consommateurs présidée par M. HariziZaki, provenant dans leur grande majorité de promoteurs privés dans le cadre du dispositif ANSEJ, et mettant en cause des défaillances techniques très graves sur les véhicules Renault Master, en rapport avec les deux systèmes de freinage et d’embrayage. Le concessionnaire algérien qui commercialise la marque au losange est mis en demeure de retirer « dans l’immédiat » les véhicules défaillants. Sous peine de poursuites judiciaires.

C’est un véritable pavé dans la mare qu’a jeté, ce dimanche, l’association nationale des consommateurs, hôte du forum du quotidien El Moudjahid. Selon cette association, il y aurait en circulation, à l’heure actuelle en Algérie, quelque 10.000 véhicules « Renault Master » qui présenteraient, en totalité ou en partie, des défaillances techniques très graves. L’association affirme agir sur la base d’expertises, mais aussi des plaintes « qui se comptent par centaines », provenant de jeunes promoteurs dans le cadre du dispositif d’aide à l’emploi  ANSEJ, mettant en cause des problèmes de freinage et d’embrayage.

« Nous dénonçons les graves infractions commises par le concessionnaire Renault Algérie. C’est un dossier que nous avons ouvert il y a de cela une année, car de nombreuses plaintes nous sont parvenues », a déclaré M. Hacène Menouar, chargé de la communication et des relations publiques au sein de l’association.

Devant l’absence de statistiques, le nombre exact des véhicules concernés par ces défauts techniques reste inconnu. L’association,se basant sur les plaintes qui lui sont adressées, parle de « centaines de cas », tandis que le concessionnaire algérien avance, lui, le chiffre d’une trentaine. « Le groupe français,  travers ses représentants en Algérie, n’a pas donné suite à la demande de l’association concernant le nombre exact de véhicules touchés par ces défauts », accuse M. Menouar, précisant que l’association a adressé une mise en demeure au concessionnaire algérien en vue de retirer « immédiatement » les véhicules de marque Renault Master, sous peine de faire l’objet de poursuites judiciaires.

Pour les représentants de l’association, il s’agit d’un problème de sécurité publique, laquelle ne peut être passée sous silence. A la question de savoir si parmi ces véhicules, il y en a qui sont impliqués dans des accidents de la route, M. Hacène Menouaraffirme ne pas disposer d’informations précise à ce sujet. En plus du retrait des véhicules, l’association somme également le concessionnaire d’indemniser les jeunes promoteurs dont les véhicules ont dû être immobilisés pendant plusieurs mois en raison de l’indisponibilité des pièces de rechange. L’association lance un appel à manifester à l’ensemble des promoteurs ayant acquis les véhicules mis en cause.

La DG de l’ANSEJ en cause ?

Dans sa réponse datée du 22 janvier 2013 à une correspondance de l’association, le concessionnaire affirme que la quasi-totalité des plaintes signalées proviennent de clients issus de la wilaya de Constantine. Il met en cause la nature géographique de la région dans l’usure des systèmes de freinage et d’embrayage. « La nature géographique accidentée de la région de Constantine accélère l’usure des véhicules », écrit le concessionnaire.

« A travers une affirmation pareille, Renault reconnait, ne serait-ce qu’implicitement, qu’il y a bel et bien des véhicules présentant des défaillances techniques », soutient M. Menouar, qui pointe du doigt l’obsolescence des mécanismes de contrôle des véhicules existants en Algérie. Dans la foulée, les membres de l’association soupçonnent qu’il s’agit d’un modèle déclassé, destiné à un autre pays, et qui aurait été redirigé vers l’Algérie.

Une demande d’audience introduite par les dirigeants de l’association des consommateurs auprès du Directeur général de l’Agence nationale de soutien à l’emploi de jeunes (ANSEJ) a reçu une fin de non-recevoir. Ce qui n’a pas permis de lever les doutes concernant le choix massif de jeunes qui ont opté pour ce type de véhicule, et sur le rôle de l’ANSEJ dans ce choix« Le DG de l’ANSEJ doit ouvrir une enquête sur l’orientation de certains jeunes promoteurs en faveur de certaines marques, dont Renault Master», estiment les animateurs de l’association. Ces derniers révèlent avoir à leur disposition des requêtes et des documents de la part de jeunes promoteurs, dont les dossiers ont été « gelés » pendant plusieurs mois, puis relancés une fois qu’ils ont opté pour la marque au losange.