Des milliers de pièces biométriques non récupérées: Bedoui s’interroge et dénonce

Des milliers de pièces biométriques non  récupérées: Bedoui s’interroge et dénonce

La récupération de ces pièces est importante pour que le ministère aille vers l’objectif de la commune électronique.

La ferme volonté du ministère de l’Intérieur de gagner la bataille de numérisation de l’administration, au point d’en fixer un délai, à savoir avant la fin de 2019, ne semble pas avoir été entendue de la même oreille de la part des citoyens. En effet, ce sont des milliers de pièces d’identité et de passeport biométriques dûment produites par l’administration qui dorment encore dans les tiroirs des bureaux de l’état civil des APC.

Les demandeurs de ces pièces, qui devaient normalement s’empresser de les récupérer, s’affichent aux abonnés absents et brillent par leur disparition, dénoncent les chefs de service de biométrie au niveau des APC. Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bedoui, qui était le week-end dernier dans la wilaya de M’sila a longuement dénoncé ce désintérêt et indifférence des citoyens.

«Un tel comportement ne pourra qu’entraver l’administration dans son travail», a signifié le ministre devant des citoyens de la ville de M’sila, citant le cas de l’APC de Boussaâda où, en la visitant, il a appris que près de 5000 cartes d’identité biométrique demandées par des citoyens sont non encore récupérées. «Il faut que les citoyens accompagnent l’administration dans cette opération pour que les délais fixés soient respectés», a insisté le ministre dans sa mise au point, ajoutant que maintenant le ministère de tutelle dispose de tous les moyens et les compétences nécessaires pour produire ces pièces dans les délais les plus courts.

La récupération de ces pièces est importante aussi de l’avis du ministre, car son département s’est fixé un autre objectif dans ce sens, à savoir aller vers la commune électronique. «Notre objectif à moyen terme au niveau du ministère après l’achèvement de l’opération de numérisation de l’administration, est d’aller vers la commune électronique où le citoyen peut,tout en restant chez lui, se faire délivrer des documents dont il a besoin.» «Cet objectif est à notre portée», a affirmé le ministre toujours depuis la wilaya de M’sila.

Interrogés par nos soins si l’information était parvenue aux citoyens concernant les pièces biométriques établies, certains chefs de service de l’état civil nous ont répondu par l’affirmatif. «Oui, ils sont au courant. Car nous prenons le soin de les contacter d’abord par téléphone, ensuite par courrier», témoigne la chef du service de l’état civil de l’APC d’Hussein-Dey, en faisant savoir que plus de 1300 pièces d’identité et plus de 300 passeports biométriques sont encore dans les tiroirs de l’APC.

La non- récupération de ces pièces dans les délais par leurs demandeurs n’est pas sans problèmes, regrette notre interlocutrice. Au fil du temps, elle a créé, indique-t-elle, un sérieux problème en termes de «stockage». Sur la question de savoir le pourquoi de ce comportement des citoyens, notre interlocutrice, nous a indiqué sans prétendre posséder la vérité, que cela a un rapport direct avec la mentalité de l’Algérien qui fait «qu’il n’est pressé et intéressé que par les choses urgentes et qui peuvent lui causer des dommages». De son côté, le responsable du service de biométrie au niveau de l’APC de Kouba, a tenu à dénoncer le comportement des citoyens qui s’empressent d’un côté à demander des pièces biométriques et ne cherchent pas à les récupérer.

«Je ne trouve aucune explication à une telle attitude, sinon le manque de sérieux de la part de ces citoyens», a-t-il déploré, signalant que «déjà pour les seuls passeports biométriques, il y a plus de 829 non récupérés au niveau de son service.» «Les titulaires de ces passeports, ont été au minimum contactés trois fois par le service, et ce, soit par téléphone ou courrier», a ajouté le responsable. Les cartes d’identité et passeports biométriques sont pourtant plus esthétiques et pratiques que les anciens, s’accordent à dire les chefs de service avec qui nous nous sommes entretenus, se rappelant des propos que disaient les Algériens, il y a quelques années de cela, au sujet particulièrement de la carte d’identité qui selon eux était dépassé par le temps et nettement en décalage avec celles des pays développés.