Les habitants de Diar Echams avaient provoqué des émeutes qui ont duré plusieurs jours, à cause justement de la crise du logement
La wilaya d’Alger a indiqué qu’une grande opération de relogement de centaines de familles sera lancée le 20 décembre prochain.
Les services de sécurité sont en alerte à Alger. La raison? Une distribution de logements en perspective. En effet de source proche des services de la wilaya d’Alger, on a appris que des milliers de familles seront relogées en décembre prochain. Cette distribution de logements a mobilisé des centaines de policiers pour parer à tout dérapage. On se souvient que les habitants de Diar Echams avaient provoqué des émeutes qui ont duré plusieurs jours, à cause justement de la crise de logement. A l’approche de chaque échéance électorale, les maires et les walis, procèdent à des distributions de logements et cela afin de calmer la protestation.
A cet effet, la wilaya d’Alger a indiqué qu’une grande opération de relogement de centaines de familles sera lancée le 20 décembre prochain. Cette opération permettra d’éradiquer les bidonvilles et les habitations précaires au niveau de la capitale.
Le directeur général de l’Aadl, Elias Benidir, a déclaré que les logements Aadl qui sont déjà prêts seront attribués aux souscripteurs du programme Aadl de 2001.
Les autorités redoutent les opérations de relogement, car elles tournent souvent à l’émeute. Ainsi plusieurs émeutes ont éclaté en 2012 au niveau national, à Baraki (Alger), Tiaret, Boumerdès, Constantine, Tizi Ouzou, Mila, Souk Ahras. En 2013 aussi à Khenchela, Ouargla, Tiaret, Bouira, Tizi Ouzou, Alger. Mais aussi des demandeurs de logement qui se sont immolés par le feu à travers le territoire national. Cependant, on constate que l’Etat lance des projets de construction de logements. Ainsi un total de 17.404 logements toutes formules confondues ont été lancés dans la wilaya de Aïn Témouchent. Dernièrement le Premier ministre Abdelmalek Sellal, lors de sa visite de travail dans la wilaya de Relizane s’est enquis du projet de 800 logements publics locatifs dans la commune de Bendaoud. Aussi la construction de 50.000 logements a été confiées à des entreprises mixtes algéro-espagnoles, à travers quatre protocoles d’accord signés dernièrement à Alger. Ces logements doivent être livrés d’ici la fin 2014. Au mois d’octobre dernier le ministre de l’Habitat, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que le programme quinquennal 2010-2014 «prévoit la réalisation de 2.6 millions de logements, 900 000 sont des logements ruraux dont 80% sont en chantier (…) sur un million de logements sociaux locatifs prévus, nous avons réceptionné 560.000 logements, les autres sont en chantier».
Plus de 13.000 logements publics promotionnels (LPP) ont été mis sur le chantier à travers le territoire national. Selon les chiffres de la wilaya, il est prévu pour la wilaya d’Alger la réalisation de 14 nouveaux quartiers et 19 sites d’extension pour accueillir 350.000 habitants. Il s’agira de 37.644 logements de type LPL (logements publics locatifs), 17.100 logements de type location-vente et de plus de 4100 logements publics promotionnels (LPP).
Mais vu le nombre de projets exorbitants, l’on se demande combien de logements ont réellement été réalisés et combien d’entre eux ont été distribués. Ainsi, parmi les raisons de ce cafouillage figurent en premier lieu la méthode de distribution qui ne répond pas aux normes et qu’il n’y a pas de justice en la matière, en d’autres termes l’absence de transparence dans la distribution des logements. Ensuite, le problème de la forte demande par rapport à l’offre.
Le prix de l’immobilier en Algérie ne cesse d’augmenter, certains profitent de la crise économique que vit l’Espagne pour acquérir des biens immobiliers en terre andalouse à des prix abordables par rapport aux prix de l’Algérie. En 2011, la rapporteuse spéciale des Nation unies pour le logement convenable, Mme Raquel Rolnik, a relevé au terme de sa mission dans notre pays, plusieurs imperfections et failles dans le domaine du logement.
D’après Mme Rolnik, les causes de cette crise serait, entre autres la mauvaise gestion et l’absence de transparence dans la distribution des logements. Face à cette situation paradoxale, on se pose des questions sur la réalité de la crise de logements en Algérie. Pourquoi on vit une crise de logements, alors que des milliers de logements sont inoccupés? Encore pourquoi les logements prêts ne sont toujours pas distribués? Pis encore, comment expliquer qu’il y a toujours des bidonvilles, alors que l’état a consacré des sommes colossales dans ce domaine? Bref, la crise de logement que connaît le pays est loin d’être finie.