C’est très tôt hier que la grande opération de relogement dans la wilaya d’Alger s’est amorcée pour se poursuivre jusqu’à la fin du mois en cours, soit une semaine durant.
Elle reprendra ensuite après le mois sacré du ramadhan. Opération qui touche, pour le moment, principalement des habitants de La Casbah qui seront relogés sur un site à Ouled Chbel à Birtouta. La priorité a été donnée à cette cité historique, patrimoine de tous les Algériens, par souci de sa restauration.
La nouvelle cité des 3 216 logements de Chaïbia, à l’extrême sud de la wilaya d’Alger, a été prête à recevoir les premiers locataires issus de bidonvilles de plusieurs communes. «Bienvenue à nos honorables citoyens», «Adieu à l’habitat précaire», «Enfin un logement décent», «Le droit au logement, un rêve qui se réalise», sont quelques-unes des banderoles accrochées à l’entrée de cette immense cité pour mieux accueillir les nouveaux locataires. «La cité sera occupée dans sa totalité à la faveur de plusieurs opérations de relogement qui seront réalisées durant la semaine qui s’ouvre.
Pour cette première journée, il est programmé l’accueil de 1 089 familles», explique le directeur général de l’OPGI d’Hussein Dey, gestionnaire du site, Mohamed Rehaïmia. Sur les 1 089 familles attendues à Chaïbia, 505 sont issues des bidonvilles de la circonscription administrative de Zéralda, 302 de ceux de Birtouta (notamment de la commune de Oued Chebel), 193 des baraques «Deffous 2» de Chéraga, 34 familles originaires de Magharia (Hussein Dey), 5 de Draria et 50 qui occupaient le stade de Birkhadem, selon les détails de l’opération fournis par l’OPGI.
«Le relogement concerne en priorité les familles dont les baraques sont proches de la cité. Il concerne aussi celles qui occupent des terrains destinés à d’importants projets en souffrance comme le logement à Oued Chebel, la ligne ferroviaire Birtouta-Zéralda et le stade de Birkhadem», précise M. Rahaïmia. Pour les besoins de l’opération, la wilaya a mobilisé quatre agents et deux camions pour le déménagement de chaque famille qui disposera avec d’autres de bus pour leur propre transport, souligne-t-il.
Le déménagement coûte à l’Etat 100 000 DA par famille. Une enveloppe de 300 millions de dinars a été votée jeudi par l’Assemblée populaire de wilaya (APW) dans le budget supplémentaire (BS) de la wilaya pour couvrir ces frais. A l’instar d’Alger, la ville se Sétif a entamé, hier, une opération de relogement en faveur d’une cinquantaine de familles ayant résidé durant des décennies dans de vieilles «haras». Les «haras» en question, de vieilles demeures collectives d’un étage, constituées d’une cour centrale entourée d’une vingtaine de pièces à raison d’une pour chaque foyer, ont atteint un degré de vétusté tel qu’elles menacent aujourd’hui ruine.
Cette opération de relogement dans des appartements neufs, dotés de toutes les commodités, concerne, au titre d’une première étape, les familles habitant les «haras» de la cité Amor- Deggou, à la sortie sud de Sétif, la maison Keraghel et plusieurs autres implantées non loin de la fontaine d’Ain Fouara.
Même opération dans la wilaya d’Oran où 1 100 familles habitant dans des maisons menaçant ruine ont été relogées, hier, aux premières heures de la matinée. Cette opération, «la plus importante» depuis le début de cette année, concerne des familles résidant dans de vieilles bâtisses menaçant ruine, dans la majorité des secteurs urbains de la ville d’Oran, selon les services de la wilaya.
M.B.