Des milliers de gardes communaux, un corps chargé de suppléer la gendarmerie dans les villages algériens, ont forcé plusieurs cordons de police lundi à Alger et marché jusqu’à l’Assemblée nationale pour réclamer une hausse de salaire.
Les manifestants, plus de 10.000 selon les organisateurs, qui s’étaient réunis sans incident dès 09H00 GMT, place des Martyrs au centre d’Alger, ont réussi a atteindre le siège de l’Assemblée nationale à quelque 500 mètres de là.
Les gardes communaux ont été ensuite encerclés par des renforts de police dépêchés à la hâte sur les lieux.
Les manifestants, dont la majorité portaient leurs uniformes de combat, scandaient notamment Abdelaziz « Bouteflika (le président algérien) est la solution ».
« Nous réclamons une hausse des salaires et des indemnités de service à l’instar de tous les autres corps de sécurité », a dit à l’AFP, Cherif Abdelkader, garde communal à Chlef, à 200 km à l’ouest d’Alger.
Les manifestants exigent que cette augmentation s’applique rétroactivement à partir de 1994, date de la création de ce corps, qui compte actuellement quelque 93.000 hommes, selon M. Abdelkader.
« Nous n’avons droit qu’à 21 jours de congé par an. Nous participons à des opérations de ratissage de maquis sans casques, ni gilets pare-balles », a dit un autre garde.
La décision de marcher vers l’Assemblée nationale a été prise après qu’une délégation d’une dizaine de gardes envoyée par les manifestants pour rencontrer le Premier ministre Ahmed Ouyahia soit revenue bredouille, selon des protestataires.
« On a proposé à la délégation une entrevue avec le ministre de l’Intérieur Dahou Oukld Kablia mais ses membres ont refusé », a précisé un garde.
La circulation automobile a été interrompue aux alentours du bâtiment de l’Assemblée.
Son vice-président Seddik Chihab s’est adressé aux manifestants et leur a demandé désigner des représentants qui doivent être reçus par le président de l’Assemblée, Abdelaziz Ziari. Une délégation de onze membres a été désignée par les protestataires.
Selon des manifestants, quelque 4.400 gardes communaux ont été tués depuis 1994 dans des violences impliquant des groupes islamistes armés en Algérie.