La majorité des décès survenant en milieu professionnel a généralement pour origine une déficience dans le système de prévention des risques.
Machines ou matériel usés, outillage de sécurité quasi inexistant sur certains lieux de travail, manque d’hygiène, volumes horaires dépassant les normes requises, stress et harcèlement moral sont les principaux facteurs d’accidents du travail, de maladies professionnelles qui parfois coûtent la vie à certaines victimes.
Une réalité qui n’a pas manqué d’interpeller, en 2003, le Bureau international du travail, qui a fait du 28 avril la Journée mondiale pour la sécurité et la santé au travail, en mettant l’accent sur la prévention et la promotion de la culture de la sécurité et de la santé au travail.
Les chiffres avancés par l’OIT sont alarmants. Cette organisation annonce que toutes les 15 secondes 160 travailleurs sont victimes d’un accident du travail et l’un d’eux en meurt. En une journée, le nombre s’élève donc à 1 million d’accidentés et à 5 500 décès ! Plus de deux millions de personnes meurent, chaque année, des suites d’accidents du travail ou de maladies professionnelles.
On dénombre au minimum 270 millions d’accidents du travail et 160 millions de cas de maladies professionnelles. Les pays en développement, à l’image de notre pays, sont les plus touchés. En effet, beaucoup de personnes travaillent dans des secteurs dangereux notamment le bâtiment, la pêche et l’agriculture où les normes de sécurité ne sont pas forcément respectées par les patrons mais aussi par les employés.
En Algérie, des statistiques établies sur l’ensemble du territoire national dénombrent 7 000 accidents du travail, l’an dernier, notamment dans les secteurs des travaux publics et de l’hydraulique, qui s’inscrivent en première position avec un taux de 25% pour le bâtiment et 35% pour le secteur de l’hydraulique. L’industrie du fer se classe en 2e position avec un taux de 12% pour les accidents du travail et de 23% pour les maladies professionnelles. Et en 3e position, le secteur des transports, où les accidents du travail font suite aux accidents de la circulation essentiellement. Ces statistiques nous apprennent également que le nombre des employés salariés qui décèdent annuellement des suites d’un accident du travail se situe entre 700 et 800 victimes, alors qu’environ 8 000 autres subissent un handicap physique.
Les dédommagements des victimes avoisineraient les 1 000 milliards de dinars. Ces chiffres ne refléteraient pas la réalité du terrain dans notre pays selon bon nombre d’observateurs, qui l’estiment beaucoup plus critique «vu le nombre d’accidents non déclarés et où les cris des victimes sont généralement étouffés par de modestes sommes d’argent en guise de dédommagement».