Des militants empêchent violemment le renouvellement des structures du parti,FLN : la bataille à… poings nommés

Des militants empêchent violemment le renouvellement des structures du parti,FLN : la bataille à… poings nommés

C’est notamment le cas à Khenchela où l’affaire a été réglée à coups de gourdins et autres armes blanches. Résultat : 6 blessés graves et annulation de l’installation du bureau de la mouhafada. Un spectacle qui n’est pas sans faire des émules. Le cas des protestataires de Béchar en est une illustration.

Le processus de restructuration des instances de base du FLN, entamé depuis plus d’une année, n’est pas près de s’achever dans la sérénité. Il n’est pas sûr qu’il se déroulera normalement, comme le souhaitent les dirigeants actuels. Ce qui s’est passé la semaine dernière à Khenchela laisse perplexe. L’installation du bureau de la mouhafada de Khenchela n’a pas eu lieu, et pour cause, l’envoyé d’Abdelaziz Belkhadem est rentré bredouille de sa mission.



La désignation du futur mouhafed qui devait intervenir au niveau de l’hôtel des PTT, situé à la station thermale de Hammam Salihine, à 6 km de Khenchela, n’a pas eu lieu. La raison est que les responsables élus des 21 kasmas chargés de procéder à sa désignation pour ensuite installer la mouhafada ont été débordés par la présence de vingt et un autres responsables de kasmas dites parallèles.

Ceux-ci ont investi les lieux pour faire annuler l’opération. Les vingt et un responsables des kasmas avaient pour consigne d’élire le député Ali Ghedir. Après maintes palabres, le ton est monté pour se terminer en pugilat. La rixe a dégénéré, se transformant en véritable bataille rangée avec gourdins et autres armes blanches.

Il en a résulté 6 blessés graves et l’annulation de l’installation du bureau de la mouhafada de Khenchela. Trois blessés sont toujours hospitalisés. A Béchar où devait avoir lieu l’élection du bureau de la mouhafada, le vote a été tout simplement annulé, au grand désarroi des militants.

«C’est un véritable scandale politique auquel nous venons d’assister», assène Mohamed-Seghir Kara, le porte-parole du Mouvement de redressement et de l’authenticité (MRA). Selon lui, ce qui s’est passé à Béchar, jeudi dernier, révèle les pratiques malsaines du secrétaire général Abdelaziz Belkhadem et son incapacité à gérer un parti comme le FLN.

Alors que l’opération de renouvellement du bureau de la mouhafada battait son plein, une militante M.Y., connue sur la place de Béchar et qui a pourtant désigné elle-même les 27 délégués, a décidé subitement de suspendre cette opération pourtant bien surveillée par le superviseur dépêché d’Alger par Belkhadem, en l’occurrence Abdelkader Mechebek.

La cause étant bien entendu le retournement de situation, puisque son poulain n’a pas engrangé la moindre voix. Elle a appelé directement au téléphone le secrétaire général du FLN pour lui demander d’annuler purement et simplement les élections.

Mechebek a reçu l’ordre d’annuler cette opération au grand dam des militants du parti. Ce n’est pas ma décision c’est celle du secrétaire général», a assuré Kara-Seghir. D’ailleurs, cinq des délégués de la wilaya de Béchar étaient présents lors du dernier sit-in des redresseurs organisé samedi dernier au siège du parti à Hydra.

Ils étaient venus pour dénoncer cette mascarade à laquelle ils ont assisté jeudi dernier, à l’occasion de l’élection du bureau de la mouhafada. Le Mouvement de redressement et de l’authenticité poursuit quant à lui son action de déstabilisation puisqu’il vient de se doter d’une feuille de route qu’il entend concrétiser le plus rapidement possible.

Selon un document transmis hier à la rédaction, le mouvement indique qu’à la suite du blocage affiché par la direction actuelle du parti et suite à son refus de tout dialogue sur la base de la déclaration générale, le mouvement propose une «feuille de route» tendant à aplanir tous les différends au sein du parti pour le remettre sur la bonne voie.

Le passage à la troisième étape préconisée prévoit «d’entamer une procédure d’invalidation du 9e congrès» à partir des actions suivantes : le mouvement compte installer des kasmas et mouhafadas parallèles aux structures mises en place «dans l’anarchie et la clandestinité par l’actuelle direction du parti», le renouvellement démocratique de toutes les instances de base «en impliquant les militants authentiques et en privilégiant le rajeunissement de l’encadrement du parti dans le respect des statuts».

Le mouvement compte aussi lancer un appel à tous les membres légitimes du comité central «encore hésitants» et aux parlementaires pour «prendre leurs responsabilités» quant à l’avenir de leur parti.

Les redresseurs appellent à la préparation et à l’organisation d’une «conférence nationale des cadres» du parti en vue de dégager une «plate-forme politique» qui aura pour finalité de redonner espoir au peuple algérien, à la veille de la célébration du 50e anniversaire de l’indépendance, note encore le document.

Mahmoud Tadjer