Des mesures pour la décentralisation du secteur agricole

Des mesures pour la décentralisation du secteur agricole
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Face à la persistance des vulnérabilités qui plombent la production locale et rendent aléatoire le système de sécurité alimentaire, le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche vient d’adopter une nouvelle politique prônant la décentralisation et une ouverture plus élargie au capital privé.

Intitulée « lettre d’orientation pour la mise en place du dispositif d’appui et d’innovations techniques au bénéfice des acteurs économiques du secteur », une nouvelle instruction ministérielle, portant la référence de 081/AO et datée de février 2016, vient d’être entérinée et adressée à l’ensemble des acteurs clé du secteur, les administrations sectorielles et autres organismes sous tutelle.

L’instruction signée par Sid Ahmed Ferroukhi énumère les principales actions qui doivent être menées désormais afin de recadrer l’action des pouvoirs publics et le mode d’intervention de l’administration sectorielle sur le terrain. Et ce, « afin de soutenir le développement des exploitations agricoles et favoriser l’emploi et l’insertion des jeunes », y est-il souligné.

En guise d’arguments justifiant sa nouvelle démarche, le ministère de tutelle note que « la conjoncture que vit l’Algérie impose au MADRP un recadrage et une décentralisation de sa politique d’appui technique, de formation et de vulgarisation. » En termes de concrétisation, « la base de ce nouveau dispositif est axée sur des plateformes locales, incluant un nouveau schéma relationnel, de nouveaux moyens et process d’amplification et de valorisation des compétences, des initiatives locales, des innovations des différents acteurs, des produits innovants et des expériences réussies relatives aux filières stratégiques (céréales, lait, viandes… »

En conséquence, le nouveau dispositif se traduira par la libéralisation des initiatives des institutions publiques et privées qui peuvent mobiliser les compétences et les moyens financiers, l’élargissement des plateformes de concertation aux privés, à savoir les entreprises agricoles, les associations et coopératives d’exploitants qui seront désormais impliquées dans la prise de décision sur le fonctionnement et le financement des activités agricoles.

Avec ce nouveau concept, les programmes d’action et l’appui public seront arrêtés et décidés d’un commun accord entre les chambres d’agriculture, les membres de l’UNPA au niveau local, l’interprofession, les coopératives et les associations d’agriculteurs et celles regroupant les femmes rurales. Avec cette nouvelle politique, les pouvoirs publics visent l’implication des acteurs privés, le captage des capitaux en circulation en dehors des circuits étatiques et leur investissement dans les filières agricoles.