Le feuilleton du FLN continue et au vu de l’illisibilité actuelle de la scène politique, il est difficile aux observateurs de prédire son épilogue.
Aujourd’hui encore pas mois de 122 membres du Bureau politique, du Comité central et des Mouhafeds ont encore lancé une nouvelle charge contre Amar Saâdani, au moment où, lui , observe un certain recul sur la scène médiatique.
Redresseurs et partisans de Abderrahmane Belayat, appuyés par trois anciens ministres, Amar Tou, Abdelaziz Ziari et Rachid Haraoubia ont signé un communiqué dans lequel il s’en remettent à Abdelaziz Bouteflika, en sa qualité de président d’honneur du parti le suppliant à « débarrasser » le FLN de Saâdani contesté à la fois en raison de son manque de légitimité mais aussi en raison des ses déclarations inconsidérés, ciblant des institutions aussi sensibles que le Département du renseignement et de la sécurité (DRS).
Autant de préjudices portés, selon eux au FLN, « au moment où le pays traverse un contexte politique sensible et délicat ». Le communiqué se veut aussi un hommage aux membres du Comité central qui ont réaffirmé leur rejet des résultats de la session du 29 aout dernier, à la faveur de laquelle Saâdani a été proclamé chef du parti .Les signataires du communiqué ont réitéré leur refus du « fait accompli du 29août »considérant que la sacre de Saâdani « est une usurpation de la volonté des militants et militantes du parti ».
Et de saluer aussi les bases militantes qui appuient la démarche anti Saâdani, leur demandant par ailleurs d’insister sur l’application de l’article 27 d de la loi fondamentale et des articles 50, 59, 68 et 69 du règlement intérieur. Les membres du Comité central qui font actuellement bloc avec Saâdani sont interpellés pour s’en désolidariser et apporter leur soutien à ceux qui revendiquent le retour à la légitimité.
Les 122 signataires du communiqué parlent aussi de « dérives » et de « dépassements » s’agissant du comportement de Saâdani. Allusion à ses attaques répétées contre les services de sécurité qui constituent « une institution sensible qui doit rester en dehors des enjeux politiques ». Les « intrus » arrivés aux postes de responsabilité sont également dénoncés dans le communiqué qui estime que ce type d’attitude, fondée sur le trafic d’influence est contradictoire avec l’esprit de Novembre et son « message éternel ».
Les signataires du communiqué, tout en enfonçant l’actuel chef du FLN, rehaussent le président Bouteflika, comme si de leur part il y a une claire volonté battre en brèche l’opinion selon laquelle Saâdani a été porté à la tête du FLN par la grâce du président via son frère Said. Mais la question aujourd’hui est de savoir si le président sera sensible à cet énième appel. Difficile d’y croire vu la proximité de la présidentielle dans laquelle le FLN est appelé à jouer le rôle de locomotive.