Dimanche soir, des personnes qui ont accompagné leurs proches parents malades pour une prise en charge aux UMC de l’établissement hospitalier universitaire 1er -Novembre 1954 (EHU), ont pris contact avec notre rédaction, pour crier haut et fort leur colère, au sujet de l’absence de médecins et du calvaire vécu par les malades qui étaient livrés à leur triste sort.
Pour savoir ce qui se passe réellement, nous nous sommes déplacés au service concerné, où nous attendaient une dizaine de personnes avec les nerfs à fleur de peau qui n’avaient pas mâché leurs mots, pour dire qu’une femme souffrant d’une insuffisance cardiaque, est morte dans le couloir du service en question, sur la chaise roulante, après avoir attendu vainement pendant deux heures une prise en charge. En larmes, les enfants de la défunte ont confirmé les dires des témoins.
«Dans un état critique, ma mère est restée pendant deux heures sur la chaise roulante, en train d’attendre d’être prise en charge par un médecin que nous avons cherché partout sans aucun résultat. Finalement, elle est morte dans le couloir, sur la chaise roulante et ce n’est que lorsqu’elle a rendu l’âme qu’un professeur est arrivé pour constater le décès. Il s’agit de non-assistance à personne en danger», affirme notre interlocuteur.
Une autre personne en colère nous a emmenés voir sa vieille dame, attendant sur une chaise roulante dans une pièce, le retour du médecin qui a pris son cliché de radiographie depuis plus d’une heure.
«Ma mère a passé une radiographie et ça fait plus d’une heure qu’un médecin a pris le cliché. Depuis, il n’est plus revenu. Lorsque j’ai demandé la raison à l’infirmière, celle-ci m’a rétorqué : «A l’hôpital, il n’y a pas que votre mère».
Est-ce une réponse ? s’insurge cette personne. Mais ce qui est frappant, c’est aussi le patient qui est resté allongé à l’arrière d’un fourgon en stationnement devant l’accès du service des urgences, de 15h 30 jusqu’à 17h 53, en train d’attendre un brancard pour l’introduire dans les locaux du service.
En notre présence et celle du surveillant de garde que nous avons nous-mêmes avisé de la situation, une infirmière a longuement cherché un brancard, mais en vain. Le surveillant lui a alors demandé d’aller au bloc pour en chercher un.
«Mon père est diabétique, il souffre d’une infection au fémur et ne peut pas se déplacer, il lui fallait le brancard», indique sa fille, avant qu’un accompagnateur ne s’adresse à nous, pour dire: «Vous avez pu constater depuis quand nous étions ici, avec ce patient allongé dans le fourgon, ce n’est pas du tout logique, c’est honteux», déclare-t-il.
Le cas d’un autre jeune accidenté n’est pas différent des autres, seul un infirmier était à ses côtés. Son père nous a confié qu’il a passé plus de deux heures dans le service sans être pris en charge par aucun médecin.
Il est à noter que tout ce qui est mentionné dans cet article, a été rapporté par les proches des patients au surveillant que nous avons nous-mêmes avisé de la situation en nous rendant dans son bureau, après s’être déplacés au service et après avoir écouté attentivement les proches parents des patients. Il a promis que des sanctions seront prises contre le personnel défaillant.
A. Bekhaitia