Les unions factices sont contractées avec des ressortissantes d’origine polonaise seules et dans le besoin.
La police écossaise est en train d’enquêter sur un réseau de trafiquants, compromis dans l’organisation, à Glasgow, de mariages blancs entre des immigrés en situation irrégulière et des ressortissantes d’origine polonaise.
Les unions factices impliquent des Algériens mais aussi des Afghans, des Pakistanais et des Turcs aspirant à obtenir le droit de vivre légalement au Royaume-Uni, à n’importe quel prix. Selon des informations distillées dans la presse, 3 000 livres est en moyenne le montant de “la dot” proposée aux futures épousées. Elle atteindrait 10 000 livres dans certains cas.
Le choix des Polonaises repose sur le fait que les ressortissants de ce pays, qui a rejoint l’Union européenne en 2004, ont le droit de travailler et de vivre au Royaume-Uni.
Selon Ian Davidson, député, les réseaux de trafiquants ciblent des femmes seules et dans le besoin. “Elles sont mères célibataires ou droguées”, révèle le parlementaire qui représente la circonscription sud-ouest de Glasgow, où est concentrée la communauté polonaise.
Le consulat de Pologne dans cette ville a confirmé une augmentation, ces derniers mois, du nombre de mariages de Polonaises avec des individus issus de pays situés hors de l’Union européenne.
Une fois les unions contractées, les sans-papiers obtiennent un titre de séjour de deux ans leur permettant plus tard de postuler à une autorisation de résidence définitive.
Le recours aux mariages blancs est devenu néanmoins plus compliqué depuis le durcissement des lois sur l’immigration et l’asile en 2005. Avant cette date, il suffisait aux immigrés illégaux de se présenter avec leurs partenaires devant un officier de l’État civil pour officialiser leur union et légaliser du coup leur situation administrative. Aujourd’hui, la bénédiction du Home Office (ministère de l’Intérieur) est impérative.
Pour prévenir les mariages blancs, les autorités migratoires britanniques ont mis en place un arsenal législatif rigoureux.
Au terme de la période de probation de deux ans, les candidats à la régularisation définitive doivent prouver, documents à l’appui, qu’ils vivent toujours sous le même toit que leurs conjoints.
À ce titre, le dossier comportant la demande de résidence définitive (Leave to Remain) doit être appuyé par des pièces, relevés bancaires, factures, correspondances administratives, qui ont été envoyées au couple, à la même adresse.
La régularisation des conjoints d’origine étrangère est tributaire d’autres conditions comme la connaissance de l’anglais.
À cet effet, tous les postulants sont soumis à un test pour évaluer leur connaissance de la langue et de la vie en Grande-Bretagne. La multiplication, ces dernières années, des enquêtes et l’intensification des opérations de contrôle par les agents de l’immigration et de la police ont conduit à une diminution assez notable du nombre des unions factices qui est passé de 3 500 en 2004 à 400 en 2008.
Les individus compromis dans ces alliances sont passibles de sept ans de prison.
Ce genre de business constitue un gain très lucratif pour les gangs de trafiquants. Chaque contrat de mariage leur rapporterait jusqu’à 10 000 livres de profit.
En juillet dernier, de faux couples formés de Nigérians et de Tchèques étaient arrêtés dans leurs habits de noces au moment où ils s’apprêtaient à rejoindre l’église.
Au cours du même mois, un évêque a été interpellé près de Londres pour avoir organisé 180 cérémonies de mariages factices.
Il y a une dizaine de jours, des faits similaires se sont produits dans le Suffolk, à l’est de l’Angleterre.
Des sans-papiers ghanéens et des femmes britanniques ont été traduits devant le tribunal après avoir contracté des unions sans lendemain.