Des marches sont prévues aujourd’hui dans plusieurs villes du sud, In-Salah : les élus en appellent à Bouteflika

Des marches sont prévues aujourd’hui dans plusieurs villes du sud, In-Salah : les élus en appellent à Bouteflika
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Pour eux, seule une intervention du chef de l’État est de nature à ramener

le calme et empêcher toute récupération politicienne  du mouvement.  

Les représentants des citoyens d’In-Salah à l’Assemblée populaire de wilaya (APW) de Tamanrasset appellent le président de la République à intervenir “en urgence et satisfaire la revendication populaire d’arrêter le projet du gaz de schiste”. Cela, explique-t-on dans un communiqué rendu public hier, est à même de couper court à toute “récupération politique” de ce mouvement antigaz de schiste qui prend de plus en plus d’ampleur. Ces membres d’APW, au nombre de dix, tous issus de la daïra d’In-Salah, n’ont pas manqué de réitérer leur soutien à la revendication “légitime” des citoyens qui les ont élus. “Frères et sœurs, pères et mères d’In-Salah, nous, membres de l’APW, vous exprimons, encore une fois, tout notre soutien indéfectible à la revendication populaire d’arrêter le projet d’exploration du gaz de schiste dans notre région. Nous souhaitons que les hautes autorités du pays, à leur tête le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, interviennent en urgence pour satisfaire cette revendication légitime et ne pas laisser, du coup, l’occasion à l’exploitation politique de ce mouvement”, lit-on dans le communiqué des représentants des citoyens d’In-Salah.  Rencontré à l’issue d’une réunion qu’il a présidée hier à la mi-journée, le vice-président de l’APW de Tamanrasset, Samer Abderrahmane Dahri, confirme que cette situation préoccupe, au plus haut niveau, les membres de l’APW qui soutiennent la revendication citoyenne et suivent de près leur mouvement de protestation depuis son déclenchement, le 31 décembre 2014. M. Dahri rappelle que l’APW a été destinataire d’une correspondance envoyée par le collectif citoyen à la veille du déclenchement de la protesta, et qu’il est, depuis, personnellement délégué par son président pour suivre de près toutes les revendications citoyennes. S’il se dit content de l’organisation de la manifestation citoyenne pour n’avoir jamais dépassé le cadre pacifique, il n’en demeure pas moins outré que les hautes autorités du pays observent toujours un silence “inquiétant”. Même sentiment chez son collègue, Ahmed Ba Dahmane, qui se dit ne pas comprendre “pourquoi le président de la République ou son Premier ministre tardent toujours à s’exprimer sur ce mouvement qui paralyse toute une région du pays ?”. Tout comme les citoyens d’In-Salah, les membres de l’APW de Tamanrasset jugent que seule la décision souveraine d’arrêter le forage d’Ahnet peut ramener le calme dans la région. Le vice-président de l’APW s’est, par ailleurs, déclaré, sensible à la revendication exprimée par les commerçants, à savoir l’exonération des impôts pour les jours des manifestations où ils ont été contraints de baisser rideau. Aux écoliers et autres enseignants qui menacent d’aller vers le boycott de l’année scolaire, M. Dahri souhaite qu’une décision salutaire d’arrêter l’exploitation du gaz de schiste soit prise “en urgence” par le président de la République pour éviter la contagion au secteur de l’éducation. M. Dahri ne manque pas de rappeler à M. Bouteflika, à qui il souhaite au passage un prompt rétablissement, que s’il est resté quatre mandats durant à la tête de la présidence, c’est aussi grâce aux citoyens d’In-Salah qui ont voté en masse pour lui.

F. A.