Des mangas 100% algériens

Des mangas 100% algériens

Deux semaines avant la tenue de la 2e édition du Festival international de la bande dessinée prévue du 14 au 18 octobre 2009, le jeune éditeur Salim Brahimi (connu sous le surnom de Sayan sur les ondes de la Chaîne III où il travaille également en tant que journaliste culturel) a dévoilé les deux premiers mangas 100% algériens, en l’occurrence Samy Kun et Degga, deux oeuvres inédites, fruit d’un travail empreint de passion et d’amour pour cet art qu’est le manga.

Soucieux d’offrir aux lecteurs un travail de qualité, ces deux livrets sont des témoins concrets d’une bonne volonté.

Parallèlement, avec l’aide d’une équipe dynamique, Salim s’est lancé un défi, celui de mettre sur le marché algérien une revue totalement dédiée aux mangas et aux jeux vidéo.

C’est Laabstore. Le projet en lui-même est une réussite si l’on se fie aux avis des jeunes.

Une année plus tard, ce jeune féru de mangas a visé encore plus haut et n’a pas tardé à faire valoir ses produits.

Samy Kun, à la découverte du mystère touareg

Samy est un jeune adolescent ordinaire, flémard et insouciant. Il vit à Couscous Town (une ville qui ressemble de très près à Alger).

Il se lève un beau jour comme à l’accoutumée après une dure bagarre avec le sommeil et se prépare : direction l’université.

Il prend le bus en compagnie de ses amis Zack et Aya . En parallèle, et dans un coin perdu de la région de l’Ahaggar, quelque chose de terrible se prépare.

En effet, Akaouel le Targui annonce le début de la prophétie : l’élu vient d’être choisi.

Lui seul peut sauver cette région des ténèbres. Mais avant toute chose, l’élu (Samy) doit accomplir une série de tests.

Ne sachant à quel saint se vouer, Samy et ses compagnons se retrouvent happés dans une sorte de spirale temporale qui les mène directement dans le désert.

C’est là que l’éprouvant périple de Samy commence, déchiré entre les forces du bien et du mal qui lui balancent des messages codés dans ses rêves.

Samy fera de son mieux pour honorer sa mission. Le texte est signé Salim Brahimi qui a respecté tous les ingrédients d’un bon manga, des répliques drôles, des situations embarrassantes avec un zeste de suspense qui pousse le lecteur à dévorer les pages.

Quant à l’illustration, c’est le jeune Abdelghani Marniche qui s’en est chargé.

On retrouve un trait précis et une parfaite occupation de l’espace.

Degga, pas facile d’être un mouton !

L’Aïd el Adha a toujours été pour la communauté musulmane une occasion de se vanter d’avoir les plus beaux moutons.

Mais, dernièrement, beaucoup de jeunes aspirent à posséder de grands moutons qu’ils élèvent et entraînent au combat pour les engager dans des tournois qui sont organisés presque clandestinement.

Ce n’est pas le cas du jeune Salim dont le papa a, lui, un penchant pour les bêtes chétives et faiblardes dont personne ne veut.

Comme à chaque Aïd, Salim est cette année encore déçu par le choix de son père qui a ramené une petite bête inoffensive que Salim a baptisée Coton.

Obligé de traîner son petit mouton dans la rue, il tombe nez à nez avec son pire rival, Sissa.

Ce dernier s’est fait une réputation de tueur grâce aux énormes moutons que son père lui achète chaque année.

Les deux gamins s’affrontent en public et comme d’habitude Salim se fait ridiculiser.

Furieux, il décide de dresser Coton pour qu’il affronte le bélier de Sissa.

Le texte est d’Aïdaoui Mohamed Tahar qui a su plonger le lecteur dans un univers de rivalité parsemé d’innocence.

Quant à l’illustrateur, il a préféré se cacher derrière le pseudo Natsu.

La cerise sur le gâteau sera dans la deuxième partie du livret, avec Fella Matougui, une jeune et talentueuse dessinatrice âgée de 14 ans.

La petite créatrice présente Ice Rink, au coeur de la patinoire, qui relate l’histoire d’une jeune collégienne passionnée de patinage artistique et qui ne ménage aucun effort pour tracer son chemin vers les sommets de ce sport artistique.

Dans son dessin, on notera que Fella s’est beaucoup inspirée du manga Sailor Moon qui a fait des ravages dans les années 1990.

Wafia Sifouane