Des Libyens et deux kamikazes sur la liste, Soixante-trois nouveaux terroristes recherchés

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L’approche des élections législatives, prévues le 10 mai prochain, a relancé l’activité terroriste. L’attentat à la bombe perpétré avant-hier aux Issers est un signe inquiétant.

Les groupes terroristes affiliés à Al Qaïda au Maghreb islamique comptent saisir cet événement pour tenter de déstabiliser les électeurs. Pour contrarier ce plan diabolique, les services de sécurité ont établi une nouvelle liste qui comprend 63 nouveaux terroristes, dont des Libyens et des kamikazes prêts à faire exploser leurs engins pour fausser les prochaines élections.

Datant de septembre 2011, cette liste de 63 terroristes recherchés est composée de jeunes âgés entre 20 et 35 ans sont recherchés. Elle comprend également deux dangereux salafistes, les nommés Bentayeb Youssef alias Oussama Abou Sofiane et Azziz Hatem alias Abou Zoubir Abou Youssef. Ce sont deux potentiels candidats à l’attentat suicide, que l’«émir» sanguinaire d’Al Qaida au Maghreb compte utiliser pour relancer les attentats kamikazes à la veille des élections législatives. Sur cette liste figurent trois Libyens de l’ex-Groupe des combattants libyens (GCL). Il s’agit d’Abou Mouhadjer, Abou Mounhader et Abou Sakher, qui ont rejoint les rangs d’Aqmi il ya quelques mois, après s’être infiltrés depuis les frontières algéro-libyennes. La traque est lancée pour localiser ces dizaines de terroristes, surtout dans les zones les plus sensibles du pays, là où les activités d’Al Qaida au Maghreb sont souvent enregistrées. D’ailleurs, ces terroristes présumés ont été identifiés récemment, grâce à des renseignements parvenus aux services de sécurité, mais surtout à partir du système AFIS. Mieux, les photos des jeunes terroristes qui ont récemment rejoint les rangs d’Al Qaida au Maghreb, ont été affichées dans les commissariats et brigades des forces de l’ordre. Leurs noms et leurs profils ont été rentrés dans les deux systèmes PDA et «Runitel» de la police et de la Gendarmerie nationales. Autre chose intéressante, d’habitude sur chaque nouvelle liste dressée par les forces de l’ordre figurent des femmes dans l’«inventaire». Pour ce qui est de la dernière liste, aucune femme n’est signalée. D’autre part, la plupart des jeunes recrutés par les sanguinaires d’Aqmi sont natifs des régions du Centre du pays, alors que d’autres sont de l’Est et du Sud. Dans ce contexte, il est très important de souligner qu’aujourd’hui les sbires d’Abou Mossaâb Abdelouadoud parviennent à recruter dans le Grand Sud du pays, chose qui n’existait pas durant les années 2000. La montée d’Aqmi au Sahel a fait que la nébuleuse arrive souvent à convaincre les jeunes égarés de ces régions à grossir ses rangs et devenir djihadiste.

L’ex-GSPC recrute toujours dans les quartiers sensibles

Ce qui est important à relever dans cette nouvelle liste, c’est qu’aujourd’hui la thèse qui disait que les éléments de l’ex-GSPC recrutent dans certains quartiers démunis s’est avérée. Pour preuve, des jeunes ont été recrutés et continuent de l’être (la nouvelle liste le démontre) par l’ex-GSPC dans les quartiers où le taux de chômage est le plus élevé. Il s’agit des communes de Bourouba, Bachdjarah et Baraki d’Alger et d’autres de Boumerdès, notamment dans les quartiers des Issers, d’où sont originaires des jeunes actuellement recherchés. Si à l’époque beaucoup de jeunes ont regagné les maquis au nom du djihad, aujourd’hui, certains issus des mêmes quartiers ont été recrutés vu leur situation sociale très délicate. Le GSPC, qui profite de l’aubaine, n’a pas hésité à faire de ces jeunes un bouclier humain. Ces jeunes «égarés» qui ont été recrutés pour le djihad en Irak, ont été, en fin de compte, utilisés pour des attentats kamikazes dans le pays, dans le but de booster le côté médiatique de cette nébuleuse terroriste qui revendique ses opérations au nom d’Al Qaïda. D’autre part, malgré le redéploiement des services de sécurité dans ces communes et l’installation des sûretés de proximité, le recrutement de ces jeunes continue. Ces jeunes, dont la situation sociale n’est pas prise en charge, ont été enrôlés dans les rangs des criminels sans en mesurer le danger et utilisés dans des attentats terroristes plus médiatiques que politiques.

Par Sofiane Abi