Des journalistes tiennent tête à la direction de la radio nationale, ils sont dégagés

Des journalistes tiennent tête à la direction de la radio nationale, ils sont dégagés

Retour aux années de plomb et deux têtes exécutées. Moins de 24 heures après les menaces proférées par le directeur de la radio nationale contre les journalistes protestataires, les premières sanctions tombent.

Bensakhria Mohand Said, directeur de l’information de la chaine II (chaine kabyle), a été relevé de ses fonctions par son directeur, a appris DNA de journalistes qui ont requis l’anonymat de peur de représailles.

M. Bensakhria a été dégommé par sa hiérarchie pour avoir refusé de sanctionner les journalistes protestataires comme l’avait exigé la vieille la direction générale de la radio algérienne.

Hassiba Kechroud, chef d’édition à la radio chaine I (chaîne arabe), a subi les même sort au cours de la même journée. Deux têtes qui roulent sur la moquette en attendant d’autres peut-être.

Des journalistes la Radio publique avaient observé dimanche 3 avril un rassemblement de protestation devant le siège de l’Entreprise Nationale de la Radio (ENRS), sis au boulevard des Martyrs sur les hauteurs d’Alger.

Toufik Khelladi, directeur de la radio, avait qualifié le mouvement de protestation d«’illégal » avant de menacer les protestataires de lourdes sanction

Celles-ci viennent donc de tomber en attendant d’éventuelles autres pénitences.

Le Syndicat national des journalistes ( SNJ ) s’indigne des sanctions prises par la direction de la radio et demande la réintégration des journalistes sanctionnés.

« Ces mesures administratives prises par la Direction générale de la Radio, pour réprimer une action revendicative indignent, au plus haut point le Syndicat national des journalistes.

Le Syndicat qui assure l’ensemble des confrères de la Radio de son entière solidarité dans leur légitime action, exige la réintégration immédiate de des deux confrères sus cités, dans leurs fonctions respectives et la cessation, sans délais, de cette cabale d’intimidation à l’encontre des journalistes protestataires », affirme le SNJ dans un communiqué rendu public en début de soirée.

Les journalistes protestataires, qui dénoncent leurs conditions de travail, réclament un statut particulier, l’intégration des journalistes cachetiers et une augmentation des salaires de 50 %.

Ils disent ne pas être se satisfaire par l’augmentation salariale de 25 %, environ 5000 DA (50 euros) pour les chanceux, décidée par la direction. Et réclament qu’elle soit réactive à partir de janvier 2008 au lieu de janvier 2010.

Appelant à l’abrogation du régime vertical des salaires, les journalistes exigent aussi un statut particulier pour les personnels de la radio ainsi que le recrutement « immédiat » des 300 cachetiers.

Le directeur de la radio, Toufik Khelladi, avait ordonné aux chefs de départements de sanctionner les protestataires qui ont été photographiés par les agents de sécurité pendant leur sit-in.

C’est chose faite.