La chasse aux débits de boissons alcoolisées se poursuit à travers quelques villes du pays. Ainsi après Béjaïa, Tizi Ouzou, El Djemila (ex-la Madrague), voilà que la ville de Bousmaïl vient de passer une nuit incendiaire.
Nouvelle nuit d’émeute dans cette ville côtière de la wilaya de Tipasa. Les jeunes des haouchs sis entre la commune de Fouka et celle de Bousmaïl ont procédé à la fermeture de la RN11 jeudi soir pour revendiquer la fermeture d’un débit de boissons situé à l’intérieur du haouch, très loin de la route nationale, selon des habitants. Armés de barres de fer, de bouteilles en verre, de grosses pierres et de troncs d’arbres, ces jeunes ont fermé la route à l’aide de pneus enflammés.
Le mouvement a débuté aux environs de 17h30. Le tronçon reliant l’échangeur vers l’autoroute et l’entrée de la commune a été inaccessible toute la nuit. Des foyers d’incendie ont été visibles sur tout le tronçon d’où se dégageait une sombre fumée. Surpris et choqués par de tels comportements, les automobilistes ont été contraints de faire demi-tour au moment de l’éclatement de la violence.
Les voitures et les bus qui traversaient le tronçon à ce moment ont été ciblés par des jets de pierres et des bouteilles de verre jetés par des jeunes. On dénombre plusieurs blessés. «Les jeunes ont attaqué un bus transportant les étudiants. Ils ont cassé les vitres et blessé une jeune fille au niveau de l’œil», témoignent les habitants qui se trouvaient sur place.
Ces actes ne sont que des prétextes pour de nombreuses personnes qui soutiennent que ces jeunes profitent de n’importe quelle occasion pour agresser, voler et attaquer les passants, et notamment les automobilistes. La fermeture d’un bar ne relève pas de la compétence du citoyen
mais de celle de l’administration, soulignent d’autres. Ce n’est pas en fermant la route qu’on force les pouvoirs publics à fermer un débit de boissons, dit-on. L’autre accès à la ville se trouvant sur la partie supérieure a connu un encombrement monstre après que les automobilistes aient rebroussé chemin pour éviter les émeutiers.
Le passage a été presque impossible après que la ville ait été carrément saturée. Les habitants du centre-ville de Bousmaïl étaient effrayés et beaucoup ont évité de quitter leurs maisons en raison de la situation qui y régnait. Ils affirment que ce n’est pas la première fois que ce genre d’incident se déclenche dans ces haouchs. «Là derrière, ils ont fermé la route après le décès d’une jeune femme victime d’un accident de la route.
Les autorités ont réglé la situation en mettant des clous pour que les automobilistes réduisent leur vitesse. Depuis cet incident, les jeunes nous surprennent à chaque fois par des émeutes qu’ils provoquent d’un moment à l’autre. On ne sait plus comment se comporter», affirment-ils. Certains habitants dénoncent cette manière de faire et font état aussi d’actes de violence et de saccage.
«Ce sont des actes de vandalisme et de vol. Ces personnes provoquent des émeutes pour braquer les automobilistes, sans plus. Ils se mettent sur la route et à chaque fois qu’un passant s’arrête de peur d’être ciblé par les jets de pierres, ils se mettent autour du véhicule pour l’agresser et lui dérober des objets de valeur», a ajouté un autre habitant. Hier matin, la route a été rouverte à la circulation. La chaussée a été dégagée, mais les impacts étaient encore visibles.
Nouria Bourihane