Les automobilistes qui empruntaient jeudi l’avenue des Martyrs, dans le sens place Roux-El Hamri, à hauteur de la prison de M’dina J’dida, étaient scandalisés par le comportement de deux jeunes qui poussaient leurs charrettes, à contresens du flux de la circulation.
Les conducteurs étaient d’autant plus scandalisés, que cette scène se passait à hauteur du barrage fixe des services de sécurité, qui n’ont à aucun moment esquissé un geste pour inviter les deux «terreurs» à se déporter sur le trottoir.
Pis encore, les deux jeunes circulant l’un derrière l’autre, faisaient des gestes obscènes en direction des automobilistes, qui usaient avec insistance du klaxon. La circulation se faisant sur deux files, celle de gauche était paralysée par les deux charretiers.
Dire que la loi interdit le commerce ambulant, qu’il soit à traction animale ou humaine, comme c’était le cas jeudi, même si les commerçants n’encombrent rien. Le plus grave dans ce comportement, est le fait que les deux jeunes, des adolescents de 17 ou 18 ans, ne semblaient pas pressés de libérer la voie, se permettant même de s’arrêter carrément au milieu de la file, histoire de montrer que le bruit des klaxons ne les gênait nullement, et ne les impressionnait pas du tout.
Interrogé, un automobiliste dira : «Je ne klaxonnais pas pour qu’un des jeunes libère le passage, car je voyais bien qu’il ne s’en souciait guère, mais pour attirer l’attention de l’un des agents du barrage. Peine perdue, d’ailleurs». Interrogé sur cette situation, un des agents de faction que nous prendrons sur nous de ne pas identifier, dira : «Notre mission est bien précise. Si je m’étais avisé à intervenir, j’aurais pris le risque de donner l’occasion à un de ces jeunes de faire un cinéma, brûler sa charrette ou Dieu Sait quoi encore».
De telles scènes ne sont malheureusement pas isolées. Si dans l’artère centrale de M’dina J’dida, les automobilistes comprennent qu’il s’agit d’un quartier commerçant et que des mouvements similaires sont fréquents, nous avons assisté à des scènes où des files d’automobilistes se sont constituées du simple fait qu’un gardien de parking sauvage somme un conducteur de s’arrêter pour permettre au chauffeur du véhicule qu’il gardait, de sortir de son aire de stationnement, au mépris et du code de la route et de la loi, car le gardien s’est attribué des prorogatives d’agent de la circulation.
Mieux, des conducteurs enfilent des sens interdits, sans être inquiétés, et des décisions interdisant à des vendeurs de voitures squattant la voie publique, comme à Saint Eugène, sont bafouées sous l’œil passif de l’uniforme.
Si ces comportements sont le fait d’agents défaillants qui n’engagent pas la responsabilité de la hiérarchie, le fait est que leur multiplication renvoie l’image d’une ville sans autorité. Un grand travail de sensibilisation attend les responsables à tous les niveaux.
Hakim Djaziri