Des interrogations après les déclarations de Benhammadi sur Djezzy

Des interrogations après les déclarations de Benhammadi sur Djezzy

Rebondissement, pour le moins spectaculaire, dans le dossier Djezzy. Et pour cause les déclarations faites jeudi à Ain Defla par Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des télécommunications. Que dit-il exactement ? Que le différend qui oppose cet opérateur, lequel détient quasiment les deux tiers du marché de la téléphonie mobile en Algérie, avec 17 millions d’abonnés, est loin d’être apuré. « Djezzy relevant d’Orascom Telecom Algérie (OTA) a été pénalisé et il doit régler son dossier avec la Banque d’Algérie pour pouvoir soumissionner pour une licence de téléphonie mobile de 3ème génération (3G)”, a ainsi tenu à préciser le ministre.

Et de revenir en substance sur la nature du contentieux en rappelant que « l’opérateur Djezzy a été interdit de transférer ses avoirs vers l’étranger et cela l’empêche d’accéder au futur marché de la 3G en Algérie ». Autrement dit Djezzy doit d’abord apurer ce passif avec la Banque d’Algérie, laquelle doit donner le quitus pour pouvoir entrer en compétition avec Mobilis et Nedjma pour la 3G.

Selon le ministre, il s’agit d’une disposition du cahier des charges. Et pour ne pas laisser croire qu’il s’agit d’une quelconque mesure de répression contre Djezzy, Benhamadi ajoute encore que cette disposition n’est pas spécifique à l’Algérie.

Nos tentatives de toucher un responsable de Djezzy, pour avoir son point de vue sur ces nouveaux éléments dans l’affaire ont été vaines. Mais en off, on admet que les déclarations du ministre de la Poste ont « un effet de douche froide », en ce sens les responsables croyaient le conflit tassé et qu’il restait juste le quitus de la banque d’Algérie.

Car à en croire cette source “Djezzy a tout payé”. Mais par delà le fait de savoir, si oui non, cet opérateur a payé ses dettes, c’est de s’interroger sur le pourquoi du comment de la sortie de Benhamadi, alors que pour le volet financier de cette affaire, c’est le ministre des finances qui a eu à la gérer jusque-là.

Une autre interrogation : pourquoi cette obligation du quitus n’a pas été invoquée au moment où les responsables de Djezzy ont procédé au retrait du cahier des charges pour la 3G. Si le contentieux financier avec la Banque d’Algérie n’est pas donc réglé, Djezzy sera-t-il éliminé de la course pour la commercialisation de la 3G.

Quid alors de ses clients qui représentent sensiblement les deux tiers du marché. Es-ce que ce rebondissement ne va pas remettre en cause le calendrier de la 3G, prévue pour la fin de l’année. Autant d’interrogations qui renvoient à la spécificité de cette affaire où intérêts économiques et enjeux politiques se télescopent.