Des internautes de la wilaya Annaba ont été placés jeudi 30 mars 2017 sous contrôle judiciaire par le tribunal correctionnel de Annaba pour avoir publié un « photomontage » du président Abdelaziz Bouteflika. A en croire le quotidien El Watan, citant des « sources sécuritaires », ces deux hommes sont poursuivis pour « outrage à corps constitués, atteinte à la personne du président de la République et aux symboles de l’état ».
Le photomontage, probablement moqueur, illustrait le président Bouteflika que les deux mis en cause ont publié ou partagé cela fait plusieurs semaines sur les réseaux sociaux.
Les deux hommes, dénommés B.N.50 ans et B.T. 28 ans ont été « pistés » à la suite de cette publication par les éléments de la brigade de lutte contre la cybercriminalité de la wilaya de Annaba. El Watan poursuit que le procureur de la République a ordonné leur identification afin de les auditionner et les présenter à la justice.
Ils ont ainsi été arrêtés par des éléments de la BRI de la même wilaya et présentés après leur audition devant le parquet près le tribunal.
Le juge d’instruction de la 3e chambre près le tribunal correctionnel de Annaba les a placés sous contrôle judiciaire, en attendant l’appréciation de la chambre d’accusation qui statuera prochainement sur la nature des accusations pour lesquelles sont poursuivis les deux mis en cause.
L’organe de surveillance d’Internet ne chôme pas …
Depuis la mise en place d’un centre de surveillance d’Internet en octobre 2015, les interpellations des internautes algériens pour « outrage » au président Bouteflika sur les réseaux sociaux se multiplient.
Début 2016, Zoulikha Belarbi, militante des droits de l’Homme, a été arrêtée, jugée et condamnée à une amende de 100.000 DA par le tribunal de Tlemcen pour « atteinte au Président » après avoir partagé un photomontage brocardant Abdelaziz Bouteflika et des membres du gouvernement.
Quelque mois plus tard, trois personnes habitant M’Sila, dont Rachid Fodil, ont été arrêtés par la gendarmerie, cette fois-ci pour « actes blasphématoires et prosélytisme anti-musulman » sur Facebook.
Ces cas ne sont pas isolés puisque plusieurs internautes, administrateurs de pages Facebook satiriques généralement, ont également été interpellés, jugés et condamnés pour « outrage à corps constitués », au président Bouteflika et aux symboles de l’Etat ».
d’ailleurs sept autres internautes, administrateurs de la page « Bouira-Garanda City » ont été convoqués par la justice pour être entendus le 4 avril prochain par un juge au tribunal de Bouira.