Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a annoncé lundi à Alger que la prochaine réunion de la Grande commission mixte algéro-égyptienne aura lieu en avril ou mai 2013 au Caire. Il a indiqué : «Il fallait d’abord rétablir la confiance entre les deux pays, nous avons tourné une page qui a probablement affecté certains».
Les événements du printemps arabe, dont les raisons et les objectifs ne sont pas encore clairs après plus d’une année de leur déclenchement en attendant ce que racontera l’histoire dans les prochaines années mais les conséquences sur les économies des pays concernés sont lourdes à surmonter.
C’est le cas de la Libye, la Tunisie et l’Egypte aussi. Dans ce contexte régional, l’Algérie qui a échappé à ces événements demeure avec ses recettes pétrolières, une puissance «financière» donc, elle est devenue la destination pour redémarrer.
Il est à noter que bien avant le soulèvement populaire en Egypte, les relations diplomatiques entre l’Algérie et l’Egypte étaient perturbées depuis l’agression au Caire, le 12 novembre 2010, de joueurs de l’équipe nationale de football suivie d’une campagne médiatique agressive des chaînes satellitaires égyptiennes.
Dans ce cadre, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a annoncé lundi à Alger que la prochaine réunion de la Grande commission mixte algéro-égyptienne aura lieu en avril ou mai 2013 au Caire.
Il a indiqué : «Il fallait d’abord rétablir la confiance entre les deux pays, nous avons tourné une page qui a probablement affecté certains», allusion aux incidents qui ont suivi les deux matchs de football entre les sélections des deux pays au Caire et à Oum Dorman (Soudan) pour le compte des éliminatoires de la Coupe du monde 2010.
Il est à préciser qu’avec la chute de Hosni Moubarak et l’arrivée au pouvoir d’autres autorités, celles-ci ont essayé de relancer les relations avec l’Algérie dans différents domaines de coopération et surtout essayer d’effacer les séquelles de l’agression verbale menée par les médias égyptiens.
Dans ce cadre, le Premier ministre égyptien, Hicham Kandil est en visite à Alger depuis deux jours dans l’espoir de relancer la coopération entre les deux pays au moment où celle-ci a connu un recul à cause d’un match de foot.
L’Egypte qui entame sa première année après les événements de la place «Tahrir» ne peut gérer la colère sociale car, il ne s’agit plus d’assurer la démocratie mais de garantir une vie sociale acceptable. Lors d’une conférence de presse au deuxième jour de sa visite en Algérie, il dira qu’il y avait «un besoin et une forte volonté politique d’intensifier et de renforcer la coopération bilatérale».
M. Kandil a qualifié sa visite en Algérie de «réussie», précisant qu’il a été convenu d’un échange de visites entre les responsables des deux pays afin de «hisser les relations bilatérales au niveau qui leur sied» car il s’agit, a-t-il dit, de «deux grands Etats, que ce soit en termes de population ou de moyens».
Dans ce sens, le journal «El Ahram» a rapporté hier que les deux parties ont convenu de la tenue de la Grande commission mixte algéro-égyptienne en mai prochain au Caire afin d’examiner l’accord relatif à l’échange d’informations et de vues pour lutter contre le terrorisme et porter le volume des échanges commerciaux à deux milliards de dollars.
M. Kandil n’a pas évoqué le secours financier qu’il est venu demander aux Algériens, probablement que ces choses ne se disent pas par des responsables d’un Etat, qui était dans le passé récent, une puissance régionale dans le monde arabe. D’après le journal égyptien «Al Masry Al Youm», «Le Caire attend d’Alger un dépôt de deux milliards de dollars».
Ce «versement à la Banque centrale égyptienne permettrait au pays, en quête de donateurs étrangers, de redresser son déficit budgétaire et éviter une grave crise jusqu’à recevoir le prêt de 4,8 milliards de dollars de la part du Fonds monétaire international (FMI)», selon la même source.
Ainsi, depuis le soulèvement populaire en Egypte, les réserves en devises de la Banque centrale sont passées de 36 milliards à 14,4 milliards de dollars. En outre, l’Egypte a aussi besoin du gaz à cause, notamment de la pénurie de gaz butane.
N. C.